24 septembre 2020 - 08:10
Le télétravail, là pour rester
Par: Sarah-Eve Charland

Audrey Doiron et Emmanuelle Brière ont ouvert un espace de coworking sur le boulevard Sir-Wilfrid-Laurier à Belœil. Photo Sarah-Eve Charland | L’Œil Régional ©

La pandémie a bouleversé les habitudes de tous. Même si on constate un retour progressif en milieu de travail, plusieurs entreprises d’ici ont fait le choix de maintenir le télétravail en voyant ses bienfaits. Elles prévoient même intégrer le télétravail pleinement dans un monde post-pandémie.

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Chez Chapdelaine assurances et services financiers, le confinement a forcé l’entreprise à tester les outils technologiques nécessaires au télétravail. Depuis le début de la crise, près de 80 % de ses employés travaillent de la maison. Le télétravail n’était d’ailleurs pas une pratique courante ni même encouragée dans l’entreprise. Après des mois de télétravail, le vice-président opérations et assurance des entreprises, Joel Chapdelaine, voit de nombreux avantages.

« On a pu tester nos outils technologiques. On n’avait pas la preuve que les outils technologiques étaient aussi efficaces. C’est sûr qu’au début, on a eu des défis avec les achats d’équipement. Ça fait plusieurs mois et les outils ont fait leurs preuves. L’efficacité du travail est bonne aussi », souligne-t-il.

Le télétravail est maintenu au moins jusqu’au 31 octobre, mais si la situation liée à la COVID-19 ne s’est pas améliorée, il sera prolongé. Depuis quelques semaines, les employés ont le choix de revenir au bureau s’ils le souhaitent. Quelques employés ont fait ce choix. « Notre objectif, c’est de protéger nos départements spéciaux, autant comptabilité qu’informatique, qui sont très importants. On ne veut pas rappeler tout le monde pour le plaisir d’être tout le monde ensemble et risquer la contamination. On est moins à risque en étant séparés qu’en étant tous ensemble si on veut maintenir le meilleur service pour nos clients. »

L’Agence Mobux a aussi offert le choix à ses employés depuis quelques semaines. « Je dirais qu’on est moitié-moitié. Il y a des gens au bureau tous les jours. D’autres qui sont à la maison tous les jours. D’autres qui sont en télétravail à moitié. Je l’ai proposé sur une base volontaire. J’en ai qui veulent travailler au bureau pour des contraintes familiales. Certains qui veulent travailler à la maison aussi pour des contraintes familiales. Notre avantage, c’est que tout se fait sur le web », affirme le président Marco Bérubé.

Étant donné la vocation de l’entreprise qui se spécialise dans le marketing, le retour au bureau a permis de tenir des rencontres d’équipe et des remue-méninges. « Faire des brainstorms zoom, ce n’est pas pareil », ajoute-t-il. Malgré tout, il estime que le télétravail a apporté du bon.

« Ça va amener des changements, mais je ne dirais pas des changements importants. Où j’ai vu des grands changements, c’est dans l’efficacité des rencontres virtuelles. Avant, on devait se déplacer pour voir le client ou le client se déplaçait. Maintenant, on le fait en ligne et le résultat est aussi bien. C’est très efficace », mentionne M. Bérubé.

L’après-pandémie

Autant chez Chapdelaine assurances qu’à l’Agence Mobux, on estime le télétravail comme un moyen d’offrir une meilleure qualité de vie à ses employés. Tous deux espèrent intégrer le télétravail de façon permanente dans un horaire hybride jumelant travail au domicile et au bureau dans un monde post-pandémie.

« Le jour où il n’y aura plus de pandémie, le télétravail va rester chez nous. Dans un monde post-pandémie, le télétravail va s’implanter dans une formule 50/50, soit environ 50 % du temps à la maison et 50 % au bureau. Nos employés vont pouvoir bénéficier d’une meilleure qualité de vie dans un mode d’alternance entre le bureau et le domicile et ainsi bénéficier des rencontres avec les collègues », ajoute M. Chapdelaine.

Espace de coworking

Audrey Doiron et Emmanuelle Brière y ont vu une opportunité d’affaires. Alors que le local au-dessus de Voyages Action à Belœil s’était libéré en début d’année, elles ont choisi d’exploiter l’espace afin de répondre à un besoin, jugent-elles, qui s’est manifesté en confinement. Depuis quelques semaines, l’Espace CW offre la possibilité de travailler dans un espace partagé.

« Le télétravail va demeurer une norme, surtout avec les rénovations du pont-tunnel qui s’en viennent. Les gens réalisent qu’ils gagnent deux ou trois heures par jour. Cet espace permet donc à ces travailleurs de sortir de la maison pour se concentrer ou rencontrer des gens », explique l’une des instigatrices du projet, Audrey Doiron.

On y retrouve pour le moment une douzaine de places disponibles qui sont aménagées dans des espaces communs, des bureaux fermés et une salle de conférence. Ce lieu s’adresse autant aux personnes en télétravail qu’aux travailleurs autonomes. Ces derniers peuvent notamment utiliser le service de domiciliation qui leur permet de donner l’adresse de l’Espace CW comme adresse de référence au lieu de celle du domicile.

Les entrepreneuses espèrent ouvrir d’autres espaces avec le même concept dans d’autres locaux, convaincues que la demande ira en grandissant. « On croit beaucoup aux échanges d’idées de différentes générations, de différents domaines et de styles. On recherche donc des gens qui veulent sortir de leur zone de confort », poursuit Emmanuelle Brière.

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