Ce nombre est donc plutôt mince si l’on compare à la population totale de Mont-Saint-Hilaire, qui dépasse les 18 000 têtes. Bien sûr, ça n’enlève rien à l’importance des séances publiques et à leur diffusion. Même s’il n’y avait qu’un seul citoyen qui se rendait aux séances ou qui prenait le temps de visionner la séance sur YouTube, je me battrais bec et ongles pour qu’il puisse le faire. C’est primordial. La séance publique du conseil est l’une des façons d’avoir accès à nos élus et, surtout, à leurs décisions.
Ceci dit, je soulève le nombre d’écoutes pour mettre les choses en perspective. Pour montrer que la vie démocratique ne se résume pas à la période de questions et à la séance du conseil. J’ai parfois l’impression que les élus et le public pensent que ça intéresse le reste de la population et que le spectacle qui s’y déroule parfois a un réel impact sur la perception du public envers leurs élus. J’en doute.
Je prends le temps de le mentionner parce que la décision du récent conseil de mieux encadrer les périodes de questions soulève un tollé d’indignation. Nous publions deux lettres cette semaine et un article sur la question et, à leur lecture, on peut imaginer que le maire de Mont-Saint-Hilaire est un dictateur qui ne permet pas aux citoyens de se prononcer et que la population est d’accord avec ce point. Je crois que ça mérite de la nuance.
Les élus ont décidé que les périodes de questions seraient, justement, des périodes de questions. Pas de commentaire, une durée limitée, et un possible ajournement de la séance si les règles ne sont pas respectées. Pourquoi? Au dire du maire Marc-André Guertin, c’est souvent les mêmes personnes qui monopolisent la période de questions pour non seulement poser des questions (parfait), mais surtout émettre des critiques et des commentaires.
Je suis personnellement très en faveur d’un encadrement des périodes de questions. Pourquoi? Parce qu’il y a d’autres façons de faire valoir son mécontentement. Trop souvent, les périodes de questions, dans toutes les séances publiques de bien des municipalités, deviennent un crachoir.
Attention, je ne dis pas que les opposants aux élus n’ont pas le droit de parole. Bien au contraire. Mais la période de questions doit rester un lieu pour les citoyens qui veulent mieux comprendre la gestion de leur ville.
Ceci dit, il faudra peut-être du côté de la Ville faire preuve d’un peu de flexibilité. Je comprends le maire de vouloir imposer un peu de décorum. Mais il semble que le bon ton n’ait pas été trouvé.
Il est possible de questionner le leadership du maire et je crois que M. Guertin réalise qu’il devra se faire une bonne carapace, car les citoyens de Mont-Saint-Hilaire sont non seulement dans leur droit de critiquer, mais ils sont en plus souvent très allumés et pertinents.
Mais les opposants à M. Guertin devraient faire place à plus de nuances. Rien ne montre que nous avons devant nous un maire qui méprise la démocratie. L’enflure des mots n’est jamais gagnante en démocratie.