En 2023, 780 760 passagers ont emprunté la ligne 3, soit 200 000 de plus que l’année précédente. Il s’agit du plus haut nombre des quatre dernières années. En 2019, avant l’apparition de la COVID-19 dans le portrait, plus de 2 millions de personnes avaient pris le train de banlieue. La ligne 3 affiche maintenant un recul de 1 479 986 usagers en moins par rapport à 2019. Une situation prévalant pour l’ensemble du réseau de train.
« La hausse a progressivement repris en 2022 au rythme du retrait des mesures sanitaires. Les niveaux d’achalandage actuels du train de banlieue sont attribuables aux changements d’habitudes des usagers depuis la pandémie, principalement les travailleurs à destination du centre-ville, qui reviennent dans nos services en mode de travail hybride (présentiel/télétravail). Cette nouvelle réalité entraîne une variation importante entre les différents jours de la semaine, avec un achalandage plus important du mardi au jeudi », explique le porte-parole d’exo, Jean-Maxime St-Hilaire.
Le maire de McMasterville, Martin Dulac, a une lecture semblable de la situation. « Plusieurs employeurs offrent à leur personnel la possibilité de faire du télétravail, particulièrement pour des emplois de bureau et de professionnels. Les utilisateurs du train de banlieue sont nombreux dans ces catégories d’emploi. »
Six millions d’usagers
En 2023, plus de six millions d’usagers ont utilisé l’une des cinq lignes du train de banlieue, pour une hausse globale de 30,6 %. Les lignes de Vaudreuil-Hudson et Saint-Jérôme ont dépassé pour la première fois depuis la crise sanitaire le cap des deux millions d’usagers. Notons également que seule la ligne de Mascouche (47,8 %) a connu une plus forte hausse que celle de Mont-Saint-Hilaire.
Exo est confiant que l’achalandage connaîtra une croissance d’au moins 10 % en 2024 selon des analyses. « Depuis la rentrée 2023, nous avons observé un retour plus important de la clientèle dans nos trains, notamment en raison du retour des étudiants sur leur lieu d’étude. Il est encourageant de constater une augmentation d’un peu plus de 30 % entre l’achalandage de 2022 et celui de 2023. C’est la preuve que les usagers considèrent toujours le train lorsqu’ils souhaitent se déplacer vers Montréal », ajoute M. St-Hilaire.
De son côté, le maire de Mont-Saint-Hilaire, Marc-André Guertin, est aussi optimiste, même s’il constate encore régulièrement bien des cases de stationnement vides à la gare hilairemontaise. « C’est une infrastructure de transport qui est là pour rester. Oui, il y a eu des changements d’habitude. Il faut continuer d’encourager les gens à favoriser ce type de transport pour tous leurs déplacements. »
Pour sa part, le maire de Saint-Basile-le-Grand, Yves Lessard, pense que l’achalandage pourra atteindre les seuils prépandémiques avec l’implantation de Northvolt. « Nous allons assister à un changement de paradigme. Nous ne pourrons accueillir tous les travailleurs qui seront embauchés dans l’usine. Je suis convaincu que le train de banlieue nous amènera des travailleurs de Montréal, pas seulement de la Rive-Sud. Il faudra revoir l’organisation et l’horaire du train de banlieue à ce moment-là. »
Encore de bons chiffres pour l’autobus
Exo note aussi une hausse de 28 % dans le secteur de la Vallée-du-Richelieu du côté de l’autobus. À Belœil et McMasterville, le transport à la demande a pour sa part connu une fulgurante augmentation d’achalandage de 57 %.