Selon les données tirées du plus récent recensement de Statistiques Canada, 9,9 % des 61 650 travailleurs de la Vallée-du-Richelieu utilisaient le transport en commun comme moyen de transport pour se rendre au travail en 2016. Une maigre augmentation comparée à 2006, alors que le transport en commun représentait le principal moyen de locomotion de 8,8 % des travailleurs de la région. La proportion de conducteurs avait aussi augmenté d’un point de pourcentage en 2016, pour atteindre 82 % des travailleurs, alors que les gens étaient moins nombreux à voyager comme passager d’un véhicule.
Belœil, qui ne possède pas de gare pour le train de banlieue, avait la plus piètre performance en matière de transport en commun, utilisé que par 7,5 % des travailleurs, une augmentation d’à peine 0,2 point de pourcentage en 15 ans. Saint-Basile-le-Grand fait le mieux, avec 14,6 % d’usagers de transport en commun.
Le transport sur la Rive-Sud, problématique
Pour la mairesse Diane Lavoie, la piètre performance du transport en commun s’explique entre autres par le manque d’offre de la Vallée-du-Richelieu vers d’autres municipalités de la Rive-Sud, alors que bon nombre de résidents de la région y travaillent pourtant.
Environ 22 % des 64 000 travailleurs de la Vallée devaient se rendre à Montréal en 2011, selon le Portrait du marché du travail de la Vallée-du-Richelieu 2014 d’Emploi-Québec. Environ 32 % travaillaient dans la Vallée-du-Richelieu alors que 22 % se déplaçaient plutôt vers l’agglomération de Longueuil.
Selon le planificateur de déplacement du Réseau de transport métropolitain (RTM), se rendre de Belœil à Sainte-Julie en autobus un matin de semaine prend une heure de déplacement. Il faut aussi planifier 1h16 pour se rendre jusqu’au stationnement incitatif de Chambly, alors que l’usager doit prendre un trajet qui le mène à Brossard ou Longueuil avant de revenir vers la destination. «Si tu veux créer une demande, il faut que le citoyen y voie un [avantage], mais il n’y en avait pas», explique Mme Lavoie, aussi préfète de la MRC Vallée-du-Richelieu.
Améliorations
La mairesse croit que la création du Réseau de transport métropolitain, fusionnant tous les conseils intermunicipaux de transport de la grande région de Montréal, améliorera la situation. Elle soutient que la RTM devrait d’ailleurs étudier une amélioration du transport à l’intérieur de la Rive-Sud. Mme Lavoie estime qu’il faudra toutefois environ deux ans avant de ressentir l’impact de cette restructuration.
La RTM a aussi promis de faire le ménage dans les quelque 700 titres de transport actuellement disponible sur le marché, ce qui devrait aider les usagers à s’y retrouver plus facilement. Les usagers doivent actuellement défrayer plus d’argent selon le nombre de zones tarifaires qu’ils traversent, compliquant aussi la tâche aux usagers.
S’il est clair pour Mme Lavoie que tous les usagers ne pourront pas être convaincus d’adopter le transport en commun, elle croit que la mise en place de mesures comme des voies réservées sur l’autoroute 20 peuvent aussi aider à l’essor du transport en commun. «Nous avons obtenu une voie réservée sur la route 116, mais ça a pris 30 ans de travail.»
Plus cher pour le transport
Si le nombre de travailleurs utilisant le transport en commun a peu progressé depuis les dernières années, la contribution des municipalités aux organismes de transport en commun a pour a sa part augmentée de 27 % entre 2012 et 2016.
La quote-part de Belœil au Conseil intermunicipal de transport de la Vallée-du-Richelieu, la Régie intermunicipale de transport adapté de la Vallée-du-Richelieu et l’agence métropolitaine de transport atteignait 2 048 700 $ en 2016, soit 435 304 $ de plus qu’en 2011.
Cette hausse équivaut à 369 178 $ de plus pour les citoyens de Mont-Saint-Hilaire, dont la contribution à ces trois organismes atteignait 1 343 616 $ en 2016.
À cet effet, les municipalités ont toutefois déjà commencé à ressentir un impact positif du RTM, alors que la quote-part dédiée au transport pour l’an prochain a diminué de 201 600 $ dans le cas de Belœil.
Modes de transport utilisé pour se rendre au travail, en pourcentage
*Sources: Statistique Canada, recensements de 2001, 2006 et 2016