Il est 7h15 lorsque Francine Bernard quitte son domicile d’Otterburn Park, jeudi matin. Dans le sac à bandoulière qu’elle traîne se trouvent un dossard et une grande patte d’ours rouge en styromousse. Travailleuse autonome, Mme Bernard coordonne l’un des trois trajets de Trottibus du pavillon 1 de l’école Notre-Dame. «Le Trottibus passe chez nous depuis trois ans. Je trouvais ça l’fun. Comme je faisais mon horaire, je me suis dit pourquoi ne pas l’intégrer à mon horaire?»
Deux fois par semaine, la bénévole se rend au premier arrêt du trajet, rue des Sorbiers pour aller cueillir des enfants de la maternelle à la troisième année qui souhaitent marcher jusqu’à l’école. Petit à petit, le train humain qu’elle mène remonte la rue Saint-John pour aller rejoindre la rue Prince-Arthur jusqu’à l’école.
Marcher pour se rendre à l’école a ses bénéfices. En plus d’accroître la concentration des élèves, chaque kilomètre marché réduirait de 5% la probabilité d’être obèse, selon une étude de la direction de la santé publique de Montréal. Selon les bénévoles, le Trottibus a son impact dans la communauté. «Des fois, il y a des enfants qui viennent avec leur vélo, d’autres fois il y a des petits frères ou sœurs qui accompagnent. Il y a aussi beaucoup de parents qui suivent le pas», explique Geneviève, elle aussi bénévole.
L’absence de trottoirs dans les rues a motivé le directeur adjoint, Martin Normandeau, à mettre sur pied le projet, il y a trois ans. Il espère d’ailleurs que le Trottibus pourra aider à régler en partie le problème de circulation dense auquel fait face l’école.
«Avec les automobiles qui circulent ici, il y a beaucoup de parents qui viennent reconduire les jeunes en automobile. Cela augmente la circulation le matin et augmente le danger dans les rues pour les enfants qui y circulent puisqu’il n’y pas de trottoirs et plus d’autos», explique-t-il.
Marcher avec ses amis
Même arrivés dans la cour d’école, quelques minutes avant 8h, les marcheurs ne se pressent pas pour enlever le dossard qu’ils portent. Anaïs et Delphine, 8 ans, sont de ceux-là. Les deux amies montent à bord du Trottibus depuis la maternelle. En chœur, elles répondent qu’elles ont beaucoup de plaisir à marcher avec leurs amis.
Pour fonctionner, l’initiative a besoin de bénévoles comme Mme Bernard, ou comme Élise Sauvé, qui s’est inscrite comme remplaçante. «J’ai accompagné une ou deux fois, je trouvais ça intéressant. C’est vraiment de l’essayer une première fois, ça donne le pas pour s’investir plus.»
L’école du Tournesol, à Belœil, et l’école de l’Amitié, à Saint-Jean-Baptiste font partie des écoles qui participent au projet. À l’école Notre-Dame, les marcheurs s’activent à l’automne, jusqu’au mois de décembre et reprennent au mois de mars jusqu’à la fin de l’année.