Pendant que la santé est encore au rendez-vous, le couple a décidé de se retirer des opérations du vignoble et de se lancer dans un voyage à travers l’Amérique en VR.

En entrevue, la fille du couple, Frédérique Larose, souligne qu’elle et son frère ont déjà pas mal repris la gestion du vignoble, mais qu’ils n’ont pas l’intention de continuer l’entreprise pour des raisons d’âge et de finances. « C’était d’abord le rêve de notre père », souligne la jeune femme, qui a d’autres aspirations professionnelles.

La fermette située sur le chemin du Rivage, sur un terrain de plus de 360 000 pieds carrés à Saint-Antoine, est à vendre pour un montant de 1,95 M$, ce qui ne comprend pas le vignoble. Dans un monde idéal, la famille aimerait vendre du même coup le commerce et l’inventaire à une personnalité québécoise qui pourrait continuer les affaires du vignoble et lui offrir une belle visibilité. Les enfants du couple sont aussi prêts à donner un coup de main au futur propriétaire du vignoble, qui a atteint la rentabilité, affirme Mme Larose.

« Ce vignoble, connu sous le nom du Mouton Noir, est souvent comparé aux célèbres domaines ontariens, non seulement pour la qualité de ses vins, mais aussi pour son ambiance bucolique et sa vue imprenable, offrant un cadre idyllique aux visiteurs », laisse savoir Frédérique Larose.

Le vignoble compte plus de 7500 plants, et l’entreprise familiale offre aujourd’hui quatre vins différents (blanc, rouge, orangé), deux gins et deux brandys, en plus de tenir de nombreux événements sur le site enchanteur.

La famille espère attirer des personnes passionnées par l’univers du vin, mais aussi par la vie communautaire, puisque le vignoble s’est taillé une importante place dans le tissu social de Saint-Antoine-sur-Richelieu. De nombreux internautes ont d’ailleurs souligné leur déception devant la nouvelle de la vente, tout en profitant de l’occasion pour souhaiter une bonne retraite au couple.

Le maire de Saint-Antoine, Jonathan Chalifoux, a confirmé que les propriétaires étaient bien intégrés dans la communauté. « Ça va être difficile de trouver des gens aussi impliqués et généreux. C’est sur qu’on perd un élément touristique majeur à Saint-Antoine. Ils participaient à nos activités et c’était rendu le vignoble “officiel” de la municipalité. Le vignoble amenait beaucoup de gens dans la région et on aimerait que ça continue », a-t-il confié au journal.

Le rêve du père

Natif de la Beauce, Daniel Larose se voyait vieillir à la campagne. C’est en apprenant l’histoire d’un vigneron québécois qu’il a eu le déclic, avait-il confié à notre journaliste en 2016, alors qu’il vendait les premières bouteilles provenant de ses récoltes. « Je suis un amateur de vin. Quand j’ai vu un vignoble au Québec, je me suis dit wow! J’adore le vin, je veux une terre et je ne me voyais pas avec des vaches ou des cochons. Un vignoble, ça va être trippant. »

Propriétaire d’une agence de communication à Montréal, M. Larose a mis la main sur la fermette en 2006, puis a suivi des cours de viniculture à l’Institut de technologie agroalimentaire de Saint-Hyacinthe.

En août 2023, la famille a aussi dévoilé sa nouvelle terrasse et sa boutique du terroir. Pour Mme Pageau, les nouveautés au Vignoble du Mouton Noir se sont imposées avec l’épisode de la pandémie. « Depuis la COVID, il y a un engouement et les gens se cherchent des expériences locales. Cela nous a amenés à investir dans la boutique et la terrasse. »