Mais malgré les avancées médicales pour traiter le VIH, dont la trithérapie et le Truvada (à titre préventif), le virus reste toujours incurable. D’ailleurs, le Québec est la seule province où l’assurance publique paie pour le Truvada.
«La première chose à faire, c’est d’éduquer les gens sur les modes de transmission. Souvent, les gens ont la pensée magique et pensent que ça ne leur arrivera pas», constate Linda Bérubé, infirmière au CLSC des Patriotes, à Belœil.
L’infirmière travaille en CLSC depuis près de 17 ans. Elle travaille depuis près d’un an au service intégré de dépistage et de prévention des infections transmissibles sexuellement et par le sang du CLSC des Patriotes. Elle œuvre chaque jour auprès d’une clientèle plus à risque de par leurs habitudes (femmes en difficulté, hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, jeunes en difficulté, alcooliques, utilisateurs de drogues dures, travailleurs du sexe, itinérants et autochtones) afin de faire la prévention de la maladie, la vaccination, la distribution de condoms et le dépistage.
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La plupart de ses patients consultent souvent pour la gonorrhée ou la Chlamydia, mais ils ne pensent pas qu’ils pourraient avoir été exposés au VIH. «Quand je fais du counseling et que je leur explique comment ils se sont mis à risque, là ils comprennent. Souvent, ils sont apeurés d’apprendre qu’ils sont à risque, explique-t-elle. Mais la possibilité de mettre le condom n’est pas toujours acquise malgré la peur.»
L’infirmière constate à regret que beaucoup de personnes ignorent le mode de propagation du VIH. Certaines pensent toujours qu’elles peuvent contracter le sida en se baignant dans la même piscine qu’un sidéen, constate-t-elle. C’est souvent lorsqu’ils apprennent qu’un proche est atteint du virus que leur regard change. Elle croit cependant que les gens devraient d’abord porter leur regard vers leurs propres habitudes de vie. «Ça devient une peur réelle et concrète [lorsque c’est un proche]; pourtant on devrait toujours avoir cette peur-là», croit-elle.
Pour des cours au secondaire
Présente dans quelques écoles secondaires, l’infirmière admet obtenir souvent des réponses surprenantes lorsqu’elle interroge des élèves. Elle croit que la réintroduction de cours d’éducation sexuelle dans les écoles pourrait avoir un impact positif sur la lutte aux ITSS.
Les adolescents ne sont toutefois pas les seuls à manquer de connaissances en matière de prévention. Beaucoup d’adultes ignorent également qu’ils peuvent attraper une ITSS en pratiquant une fellation par exemple.
Afin de réduire les risques de transmission, elle insiste sur l’importance d’un test de dépistage. «On devrait passer un test de dépistage chaque fois qu’on a un nouveau partenaire ou qu’on a un comportement à risque», note-t-elle.
Le VIH ou le sida, quelle différence?
Souvent asymptomatique, le VIH est un virus qui affaiblit le corps en détruisant les cellules essentielles au système immunitaire. C’est lorsque le système immunitaire est affaibli que se développe le sida (Syndrome d’immunodéficience acquise). La trithérapie empêche l’évolution du VIH vers le sida.
Modes de transmission
Le VIH se transmet lorsque des liquides organiques infectés (sperme, sang, liquide séminal, sécrétions vaginales, lait maternel) entrent en contact avec le sang d’un autre partenaire. La transmission peut se faire:
· par voie sexuelle;
· par le partage de jouets sexuels;
· par le partage de matériel de consommation de drogues;
· en se faisant tatouer ou percer avec du matériel pas sécuritaire;
· lorsque du sang infecté du VIH entre en contact avec une surface endommagée de la peau (lors d’une bagarre par exemple);
· -par le partage d’articles personnels comme des brosses à dent ou des rasoirs;
· pendant la grossesse, l’allaitement ou l’accouchement.