17 avril 2019 - 08:34
Cigarette électronique
L’école Ozias-Leduc passe en mode répression
Par: Sarah-Eve Charland

Un élève qui fume à l’école s’expose à une amende d’environ 300 $. Photo Rachel Day-Circé | L’Œil Régional ©

L’école secondaire Ozias-Leduc se réserve maintenant le droit de donner des amendes de plus de 300 $ à des élèves qui utiliseront des cigarettes électroniques sur le terrain de l’école puisque la prévention n’a pas semblé porter fruit.

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Selon une missive envoyée aux parents le 11 avril et signée par la direction, le personnel a tenté d’agir en mode prévention face à l’utilisation de la cigarette électronique à l’intérieur de l’école, dans les vestiaires, dans les toilettes, dans les corridors et dans les salles de classe.

« Mais nous constatons que les jeunes banalisent les dangers de la cigarette électronique sur leur santé, ce qui amène une augmentation de sa consommation à tous les niveaux du secondaire. Étant donné que nos interventions ne donnent pas les résultats escomptés, nous allons dorénavant remettre des amendes aux élèves qui ne respectent pas le règlement interdisant de vapoter à l’intérieur de l’école », peut-on lire.

Des amendes totalisant 310 $ pour les mineurs et 362 $ pour les majeurs pourraient alors être données aux contrevenants. Ces montants correspondent à ceux prévus par la Loi. La Commission scolaire des Patriotes (CSP) a nommé cinq employés pouvant appliquer l’article 2 de la Loi concernant la lutte contre le tabagisme, soit l’interdiction de fumer touchant le bâtiment auquel s’adresse leur nomination. Ces employés ont suivi une formation d’une journée donnée par le ministère de la Santé. Les sommes qui seront récoltées par ces amendes seront transférées au ministère.

Quelques heures après le premier envoi, l’école a envoyé une deuxième lettre après avoir reçu plusieurs questionnements des parents. « Notre objectif demeure d’amener nos élèves à ne pas fumer ou vapoter à l’école, car cela nuit à leur santé, en plus d’être contraire à la loi », peut-on y lire.

La mesure n’a pas encore été discutée au sein du comité de parents de la CSP. Le président du comité, Normand Boisclair, ne connaît pas l’accueil que cette mesure aura auprès des parents de la CSP. Il occupe aussi la présidence du conseil d’établissement de l’école secondaire Ozias-Leduc.

« Et à ce titre, je peux vous mentionner que cette mesure a été bien accueillie par les parents membres du conseil d’établissement. Nous avions une rencontre le 10 avril dernier. De plus, la directrice de l’école m’a mentionné qu’elle avait reçu quelques courriels positifs à la suite de l’annonce de cette mesure », ajoute M. Boisclair.

Agir en prévention

Toutefois, la porte-parole de la CSP, Marie-Michèle Blais, tente de nuancer les lettres en mentionnant que l’école a toujours fait appliquer la Loi. Elle assure que les lettres avaient pour objectif seulement de sensibiliser les parents même si les lettres indiquaient la nécessité de passer en mode répression.

« Cette lettre-là venait informer les parents de la Loi sur le tabac. Dans le fond, l’école va appliquer simplement la Loi existante qui s’applique à toutes les écoles, pas juste à celle-ci ou celles de la CSP. […] Le but de la lettre initialement était d’informer les parents. Un inspecteur du ministère peut arriver à tout moment à l’école. Ce n’est pas nouveau », mentionne Mme Blais.

Cette dernière n’est pas en mesure d’établir s’il y a une augmentation de l’utilisation de la cigarette électronique dans les écoles secondaires de la région. « Il y avait quand même des interventions ciblées auprès de certains élèves. »

Le ministère de la Santé a 37 inspecteurs du tabac pour l’ensemble du Québec pour faire appliquer la Loi, auxquels s’ajoutent donc les inspecteurs nommés par les commissions scolaires, les établissements hospitaliers, les villes et municipalités.

Au Québec, quatre autres commissions scolaires ont aussi nommé des employés comme inspecteur du tabac, soit les commissions scolaires de la Seigneurie-des-Mille-Îles, des Navigateurs, de la Vallée-des-Tisserands et des Bois-Francs.

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