24 août 2022 - 07:00
L’enfant chérie de la télé
Par: L'Oeil Régional
Le récent documentaire Marie-Soleil et Jean-Claude : au-delà des étoiles nous replonge notamment dans le tragique accident d’avion qui a coûté la vie à Marie-Soleil Tougas et à Jean-Claude Lauzon il y a 25 ans, soit le 10 août 1997. Un décès qui a marqué plusieurs personnes de ma génération, car Marie-Soleil Tougas était effectivement l’enfant chérie de la télévision. Rappelons-nous de plus qu’elle n’avait que 27 ans.
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Toute personne née au début des années 1980 a grandi en regardant Marie-Soleil Tougas à la télévision. Il y a eu Chop Suey, Chambres en ville, Les Débrouillards et Fort Boyard pour ne nommer que ces émissions écoutées par plusieurs tranches d’âge de la population. La starlette de Mont-Saint-Hilaire faisait souvent les manchettes des revues culturelles. Il n’y avait aucun ado qui ne connaissait pas de nom Marie-Soleil Tougas.

Un an avant sa mort, elle avait joué un rôle plus lourd, soit celui de la prostituée Armande, mariée à un policier dans la série policière Jasmine. Diffusée au printemps 1996, cette série policière avait attiré des milliers de téléspectateurs et faisait beaucoup jaser. La série était centrée sur Jasmine (interprétée par Linda Malo), une métisse nouvellement recrue à la police de Montréal qui fait ses débuts au moment où un jeune homme noir est abattu en pleine rue par un policier lors d’une opération. Tous les gens de ma classe parlaient chaque semaine de cette série, incluant mon professeur, qui trouvait intéressant qu’une production québécoise aborde les thèmes du racisme et de la xénophobie.

Une surprise le matin

En 1997, les médias sociaux n’existaient pas et Internet commençait à entrer dans les maisons. Moi, étant un bon ado modèle de 15 ans, je me tenais avec mes amis au parc le soir et je n’écoutais pas les bulletins de nouvelles. J’ai eu une surprise le matin du 11 août. Je distribuais le journal de Chicoutimi aux portes de mon quartier. Et j’ai été assommé de voir la une, m’informant du décès de Marie-Soleil Tougas et de son amoureux Jean-Claude Lauzon. Avant d’entamer « ma run de journaux », j’ai pris quelques minutes pour lire l’article.

Une de mes amies m’avait confié quelques années plus tard qu’elle avait pleuré en apprenant le décès de Marie-Soleil Tougas. Les funérailles, diffusées à la télévision, avaient aussi été très émouvantes. Aujourd’hui, bien des gens de mon âge se souviennent de ce qu’ils faisaient au moment où ils ont appris le tragique accident.

Il y a quelques années, une personne avait suggéré qu’on appelle la nouvelle école de la gare à Mont-Saint-Hilaire l’école Marie-Soleil-Tougas. J’avais un biais favorable pour cette suggestion, je dois l’admettre. Une autre option a été choisie. Mais notons au moins que l’atrium de l’école secondaire Ozias-Leduc porte le nom de la comédienne qui a quitté cette Terre beaucoup trop tôt.

Ce départ hâtif a d’ailleurs privé la génération suivante d’apprécier la présence de Marie-Soleil Tougas à l’écran. Le documentaire vient de permettre à un jeune auditoire de découvrir ou d’en apprendre davantage sur l’enfant chérie de la télévision de ma génération.

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