14 Décembre 2022 - 08:27
La Régie de police a maintenant une travailleuse sociale en permanence
L’Équipe de soutien à l’intervention psychosociale est intervenue 1200 fois
Par: Denis Bélanger

La travailleuse sociale Camylle Côté en compagnie de l’agent Éric Boulianne de la section sociocommunautaire de la Régie de police Richelieu–Saint-Laurent. Photo gracieuseté

Les policiers de la région peuvent maintenant compter de façon permanente sur l’apport de l’Équipe de soutien à l’intervention psychosociale (ESIP) pour aider les clientèles vulnérables. En effet, ce projet permet d’avoir la présence d’une travailleuse sociale au poste de police de Belœil de la Régie intermunicipale de police Richelieu–Saint-Laurent (RIPRSL).

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Issu d’un partenariat avec le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Est (CISSSME) et le CISSS de la Montérégie-Centre, le projet ESIP avait d’abord vu le jour en 2021 à titre de projet pilote et devait durer jusqu’au 31 mars 2022. « Le projet a fait ses preuves et on a ainsi démontré que c’était une ressource nécessaire », indique Annie Mongrain, chef d’administration des programmes, services psychosociaux, dépendance et crise au CISSSME.

L’ESIP est composée de l’intervenante Camylle Côté et des agents de la section sociocommunautaire de la Régie. Ils travaillent en collaboration avec un intervenant de l’accueil psychosocial du CISSS Montérégie-Centre. L’équipe aide à guider les personnes vulnérables vers les ressources appropriées, soit les personnes qui vivent entre autres des problématiques de dépendance, de santé mentale, d’isolement ou encore des aînés victimes de maltraitance. « Le but est de diminuer la récurrence des événements, ce que je crois qu’on a réussi à atteindre. Les gens ne savent pas où se tourner et parfois leur référence est le 911. En étant en contact avec les bonnes ressources, on reçoit ainsi moins d’appels », explique le sergent Jean-Luc Tremblay.

L’ESIP ne s’occupe que de la clientèle adulte et n’intervient pas en situation d’urgence. Les situations pressantes sont prises en charge par un centre de crise. « L’intervenante de l’équipe va assurer le suivi une fois l’intervention policière terminée. Prenons l’exemple d’une personne aînée atteinte d’Alzheimer qui s’est égarée dans la rue. Les policiers raccompagnent la personne chez elle et vont confier le dossier par la suite à Camylle pour faire un suivi », ajoute le sergent Jean-Luc Tremblay.

« L’ESIP va aussi intervenir en cas de suicide. Les proches, les amis, le milieu de travail peuvent avoir des services, mais ils sont souvent méconnus de la population. Des fois, les gens ne sont pas prêts immédiatement à recevoir de l’aide. L’intervenante va faire une relance téléphonique plus tard pour voir comment la situation a évolué », renchérit Annie Mongrain.

Depuis octobre 2021, l’ESIP a effectué environ 1200 interventions. Notons que plus d’une intervention peut avoir été faite pour une même personne. « Nous avons remarqué que les demandes s’accentuent au niveau des aînés, notamment en raison de maladies cognitives. Et on se retrouve aussi avec des aidants naturels qui sont aussi des personnes âgées », rapporte le sergent Tremblay.

Ce dernier n’hésite pas à qualifier l’ESIP de belle réussite. « Nous avons été témoins de belles histoires. [… ] Avec l’aide d’intervenants issus du milieu communautaire, les gens vont être plus à l’aise d’aller chercher l’aide. Ils peuvent être moins en confiance devant des acteurs du milieu institutionnel comme la police. »

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