25 novembre 2024 - 05:00
Logements modiques
Les appartements Mary Hug veulent regarnir leur liste d’attente
Par: Vincent Guilbault
Michel Breton, ancien procureur à la retraite et ancien maire de la Ville, est le président de Projet Mountainview, l’OBNL qui gère les appartements modiques Mary Hug, à Otterburn Park. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

Michel Breton, ancien procureur à la retraite et ancien maire de la Ville, est le président de Projet Mountainview, l’OBNL qui gère les appartements modiques Mary Hug, à Otterburn Park. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

Situés sur la rue Spiller à Otterburn Park, les appartements Mary Hug se confondent dans le décor et ressemblent à tous les édifices à logements de la région. Bien intégrée dans son milieu, la bâtisse offre 30 logements à prix modique à une clientèle retraitée de la région. Mais en raison du resserrement récent de ses critères d’admission, l’endroit a dû donner un coup de hache dans la liste d’attente. Si bien qu’aujourd’hui, deux logements sont disponibles et les administrateurs aimeraient regarnir leur liste d’attente.

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« Nous avons épuisé notre liste et voulons nous faire connaître », dit d’entrée de jeu Michel Breton, le président de l’OBNL Projet Mountainview, qui gère les 30 logements.

Pour obtenir un logement, une personne doit être âgée de plus de 65 ans, avoir un revenu maximal annuel de 38 000 $ et ne pas détenir en épargne un montant supérieur à 50 000 $. Le locataire doit être retraité et autonome. Un logement 3 ½ est loué environ 625 $ par mois, alors qu’il faut prévoir environ 725 $ pour un 4 ½. Ces montants comprennent la plupart des services (câble, chauffage, électricité, déneigement) et l’accès à une salle communautaire.

Comme les loyers sont la principale source de revenus de l’OBNL, il est impensable pour les administrateurs d’avoir des logements inoccupés. C’est pour cette raison que l’organisme s’est tourné vers le journal pour espérer se faire connaître davantage.

Pourtant, l’organisme est implanté dans la région depuis des décennies. La maison a vu le jour en 1982 et elle a accueilli ses premiers résidents l’année suivante. Initialement, l’idée était de desservir une population anglophone vieillissante. Avec l’absence de logements disponibles, les propriétaires devaient souvent s’exiler de la région au moment de vendre leur maison. Dès le départ, la mission de l’OBNL était d’offrir des logements modiques, ce qui n’a pas changé avec les années.

Changement de garde

S’il salue le travail des anciens administrateurs, Michel Breton admet que, pendant des années, la location des logements s’est faite de façon moins surveillée. Ils pouvaient parfois être loués à des amis des administrateurs ou à des contacts. Depuis qu’il siège au conseil comme administrateur depuis 10 ans, dont trois à titre de président, Michel Breton affirme que l’organisme a resserré ses règlements pour mieux se centrer sur sa mission. Maintenant, c’est la direction qui passe en entrevue les candidats, et c’est le conseil d’administration qui tranche et choisit le locataire. Les membres du conseil vont privilégier les gens de la région ou une personne de l’extérieur qui veut se rapprocher de sa famille.

Nombreux défis

Michel Breton admet que la gestion des logements Mary Hug est de plus en plus complexe. « Nos budgets sont limités et on ne reçoit rien du fédéral, ni du provincial, ni du municipal. Tous nos revenus sont les loyers payés par nos 30 résidents, ce qui équivaut à environ 240 000 $ par année. On doit acquitter une série de comptes, des taxes de 35 000 $, sans compter l’électricité et les assurances. Et l’édifice de 40 ans commence à avoir besoin d’amour. »

Quand un logement se libère, il faut investir pour le mettre à jour, souligne-t-il. Lors de la visite du journaliste, un employé s’affairait à refaire le revêtement de plancher. « Nous avons dû mettre 15 000 $ dans ce logement », estime M. Breton.

Le juge à la retraite craint aussi le prochain compte de taxes, surtout que l’évaluation municipale du terrain a explosé, dit-il. « Nous avons reçu en septembre un avis d’évaluation. Le terrain, qui valait 350 600 $, va maintenant valoir 1,4 M$. C’est 400 % d’augmentation », dit-il, reconnaissant que le taux de taxation va toutefois en tenir compte. « Mais ça va sûrement faire augmenter le compte de taxes. On attend le compte avec anxiété. On ne veut pas mettre de gens dans la rue ou augmenter les loyers! Certains de nos locataires nous disent avoir évité l’itinérance grâce à ces logements. »

« On a fait des efforts pour boucler le budget, nous avons remercié des gens, le bénévolat de l’administration a évolué. » Ce qui lui demandait quelques heures par semaine lui demande maintenant quelques heures par jour. « Je suis ici tous les jours », répond-il.

Les administrateurs ont évalué l’option de convertir l’OBNL en HLM, géré par un office municipal d’habitation, mais ils ont conclu que les organismes qui ont fait ce choix dans le passé ont souvent été déçus.

Pour contacter la direction : 450 467-2351.

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