D’après les données obtenues par le biais d’une demande d’accès à l’information, le nombre d’infractions pour 2021 est de 168, soit deux de moins qu’en 2020. Les années pandémiques se démarquent néanmoins des années 2016 à 2019 où les infractions ont dépassé annuellement la barre des 200.
La RIPRSL a effectué neuf barrages routiers dans le cadre de l’opération nationale concertée alcool et drogue. S’ajoutent huit barrages faits pour l’application du couvre-feu, mais qui comportaient également une vérification pour les capacités affaiblies. « Il y a eu plus de 17 barrages routiers, car les patrouilleurs peuvent aussi en faire et ce n’est pas comptabilisé », tient à préciser le porte-parole de la RIPRSL, Jean-Luc Tremblay.
Moins d’occasions
À l’instar de 2020, 2021 a été marquée par l’imposition de plusieurs restrictions sanitaires pour combattre la propagation du coronavirus. Un couvre-feu a été imposé de janvier jusqu’à mai. Les restaurants et les bars n’ont rouvert respectivement qu’en mai et juin. En contrepartie, il y a eu plusieurs partys des fêtes en début décembre et les rassemblements de dix personnes étaient permis pour les 24 et 25; un scénario absent en 2020. Le gouvernement a néanmoins amené un resserrement des mesures et ordonné la fermeture des bars à compter du 20 décembre en raison de la propagation fulgurante du variant Omicron.
« Nous sommes contents de voir les chiffres diminuer. Il n’est pas déraisonnable de croire que le contexte de la pandémie explique cela et a enlevé des occasions où les gens pouvaient conduire en état d’ébriété. Évidemment, il n’y a pas d’études scientifiques qui prouvent cela concrètement », souligne le sergent Tremblay.
De son côté, la directrice générale d’Éduc’alcool, Geneviève Desautels, avance que les chiffres s’expliquent par un déplacement des lieux de consommation. « Pendant le confinement, ça se faisait à la maison. La sensibilisation sur les saines habitudes de vie fait aussi des gains et les gens sont conscients des effets néfastes. Certaines mœurs ont changé. Les jeunes sont conscientisés et pensent notamment à établir un chauffeur désigné pour la soirée. »
Opération Nez rouge se réjouit également de la baisse. Cette dernière est attribuable aux efforts de sensibilisation de plusieurs intervenants, selon la porte-parole Marilyn Vigneault. « Bien que ce travail de sensibilisation ne soit pas terminé, il est tout de même encourageant de constater que le bilan routier s’améliore d’année en année. Ces résultats justifient notre mission de sensibilisation et nous motivent à poursuivre nos actions de façon à contribuer à la diminution de ces nombres chaque année. »
Rappelons qu’Opération Nez rouge a été déployée dans certaines régions en 2021, mais plusieurs organisations locales, dont celle de la Vallée-du-Richelieu, ont préféré prendre une deuxième année de pause en raison du contexte sanitaire. En 2020, il n’y avait eu aucun service de raccompagnement sur le territoire.
Pour sa part, l’ancien pilote automobile Bertrand Godin, qui agit comme porte-parole de la campagne de sensibilisation de l’entreprise Labatt depuis des années, se montre plus prudent dans l’analyse des statistiques, car elles ne disent pas tout selon lui. Il estime aussi que le portrait sera plus révélateur avec la fin des restrictions sanitaires. « J’en prends et j’en laisse toujours quand vient le temps de parler de chiffres. Oui, c’est encourageant. Mais en voyant le chiffre 168, ça nous dit que nous avons encore du travail à faire. »
Année | Infractions |
2016 | 258 |
2017 | 218 |
2018 | 248 |
2019 | 203 |
2020 | 170 |
2021 | 168 |