D’abord META, qui a décidé de bloquer les nouvelles sur ses plateformes comme Facebook. Depuis quelques mois, impossible pour nous de partager nos nouvelles; il faut user de tactiques pour inviter nos lecteurs sur nos sites Web, alors que la consommation de nouvelles ne fonctionne plus tout à fait comme ça. Comme beaucoup d’entre vous, j’avais moi aussi l’habitude de consommer mes nouvelles via les réseaux sociaux. Maintenant, quand j’ouvre Facebook, j’ai l’impression de consommer du vide préfabriqué, de voyager dans un néant culturel et intellectuel, rempli de fausses nouvelles. Les vidéos de chats auront gagné cette bataille.
En 2024, nous devrons composer aussi avec la fin du Publisac, notre véhicule de prédilection pour vous rejoindre directement dans vos maisons. Mais bon, ce n’est pas le premier bâton dans notre roue, nous saurons continuer de vous joindre avec notre journal papier.
Je parlais la semaine dernière de la loi 122 qui permet maintenant aux municipalités de ne plus publier leurs avis publics dans les journaux. J’ai condamné ce point la semaine dernière dans un éditorial. Ce changement de loi permet maintenant aux villes de faire passer leurs modifications de règlements sans trop de publicité, comme ce fut le cas avec la Ville de Belœil et sa nouvelle taxe pour une réserve financière de 20 millions $, comme le rapportait mon collègue dans l’édition du 13 décembre.
Bien sûr, rien d’illégal. Peut-être juste un accroc à la transparence. Ou disons un manque de zèle pour promouvoir un avis public pour informer les résidents de leurs recours.
Pourtant, malgré tous ces bâtons, je ne peux m’empêcher de sourire ce matin alors que j’écris ces lignes, à quelques heures du Nouvel An. Parce que tout ça ne fait que renforcer ma conviction que la crise des médias n’est pas une crise de contenu, mais bel et bien une crise de contenant. Le modèle économique s’essouffle, et les compagnies comme Google ou META siphonnent nos revenus en reposant leur modèle sur l’information que les journalistes produisent. Mais les journaux n’ont jamais été aussi lus. Les citoyens veulent de l’information et ils vont la chercher.
J’en suis convaincu par le grand nombre de courriels que j’ai reçus depuis la parution de cet article. Beaucoup de lecteurs se sont sentis floués par le manque de transparence et déçus d’avoir été informés seulement après les faits accomplis, profitant de l’occasion pour nous remercier d’exister encore. J’ai accueilli tous ces remerciements avec de la chaleur au cœur en me disant que toutes les heures que mes collègues et moi consacrons à ce journal en valent encore la peine.
Merci de nous faire confiance et de nous lire. Continuez de nous écrire et inscrivez-vous à notre infolettre pour rester informés. Je vous souhaite à tous une belle année 2024!