8 mars 2017 - 00:00
Les cheveux de ma fille
Par: Vincent Guilbault
Vincent Guilbault

Vincent Guilbault

OPINION: «Ça ne doit pas être papa qui a tressé les cheveux ce matin?» me répondent souvent les femmes. Les éducatrices, les amies, les mamans; en fait, toutes les femmes se doutent bien que je n’ai pas peigné ma fille le matin.

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Je ne tresse jamais les cheveux de ma fille. J’en suis incapable. Mais je m’améliore. Je découvre toutes les nuances entre les 12 bouteilles de shampoing et de revitalisant dans la douche. Moi, j’ai un savon pour le corps qui depuis quelques années, me sert aussi pour la tête!

Anyway, revenons aux cheveux de ma fille. Ma blonde ne me laisse presque pas y toucher. Ma fille veut bien sûr des tresses complexes ou des couettes bien précises, avec des couleurs flamboyantes d’élastiques.

Des fois, les matins pressés, je fais une couette. Ça fait la job comme on dit.

Lorsque l’on complimente les cheveux de ma fille, on pense toujours à la mère. «Ça doit être maman qui a fait la couette!» avec un petit ton humoristique.

Mais dans le fond, ça m’enrage un peu. C’est quoi ce sale préjugé! Un gars peut bien savoir comment tresser des cheveux!

La vérité, c’est que non. Des gars, en général, ça ne sait pas tresser des cheveux. Avouons-le.

Alors, je me suis promis de m’y mettre. J’me dis que je vais regarder des vidéos YouTube pour m’améliorer.

Je dis donc à ma fille l’autre jour: «Chérie, papa va te faire une tresse».

Elle me répond non. «C’est maman, toi tu n’es pas bon.»

Quatre ans et elle est déjà conditionnée par le système matriarcal (c’est du sarcasme)!

Pas grave, me dis-je. Je vais persévérer. Je me donne quelques mois. Une belle tresse de princesse.

Je parle des cheveux de ma fille pour parler en fait de la Journée internationale de la femme.

En entrevue, la conseillère en placement Anik Armand, chez Desjardins, racontait que des hommes (et des femmes) avaient refusé de travailler avec elle en raison de son sexe. «J’ai des gens qui m’ont déjà dit: je ne veux pas faire affaire avec une femme, ce n’est pas la place d’une femme, trouvez-moi un homme», dit-elle.

J’imagine juste sa rage. Moi, je capote d’être diminué pour une question de lulu. Comment ne pas être insultée devant un homme qui répond: «Non, la finance n’est pas la place d’une femme».

Alors, pourquoi une Journée internationale de la femme en 2017? Juste pour se rappeler qu’on en demande plus aux femmes. Se rappeler que les femmes doivent encore se battre pour se tailler une place. En finances, en affaires, en politique, mais aussi dans un paquet d’autres champs d’expertise.

Les gars (et des filles) oublient souvent que les hommes partent avec une longueur d’avance. Sauf dans les trucs de cheveux. Quelle injustice!

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