5 septembre 2018 - 09:46
Campagne de sociofinancement pour récolter 50 000 $
Les Chiens Togo victimes de leur succès
Par: Karine Guillet
L’organisme de Mont-Saint-Hilaire, fondé par Noémie Labbé-Roy (deuxième) donne une seconde chance à des chiens de refuge en leur apprenant à devenir chien d’assistance psychologique pour des adultes et des enfants, sur référence professionnelle.
Photo: Gracieuseté

L’organisme de Mont-Saint-Hilaire, fondé par Noémie Labbé-Roy (deuxième) donne une seconde chance à des chiens de refuge en leur apprenant à devenir chien d’assistance psychologique pour des adultes et des enfants, sur référence professionnelle. Photo: Gracieuseté

Créé il y a trois ans, l’organisme à but non lucratif Les Chiens Togo croule sous les demandes de chien d’assistance psychologique. Sans financement gouvernemental, la fondatrice Noémie Labbé-Roy lance un cri du cœur à la communauté pour aider l’organisme à continuer sa mission.

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«On n’est pas à envisager la fermeture, mais on ne peut pas grandir ni engager d’éducatrice canin et de répondre à la demande», explique la fondatrice.
Noémie Labbé-Roy estime que son organisme reçoit environ 200 demandes d’aide chaque semaine. Si tout le monde ne se qualifie pas pour un chien, l’organisme traite individuellement chaque demande. L’organisme a même dû limiter sa liste d’attente à 20 personnes.
«On s’est fait une très belle réputation. On a une liste d’attente, mais on doit la couper et demander aux gens de nous réécrire dans six mois, explique-t-elle. De toute façon, si on fait une évaluation de la condition de la personne et qu’il y a trop d’attentes, ça ne servirait à rien.»

Programme coupé
Depuis trois ans, les Chiens Togo a remis une trentaine de chiens d’assistance psychologique à des personnes vivant avec un trouble d’anxiété généralisée, un stress post-traumatique ou un trouble du spectre de l’autisme pour les enfants.
L’organisme offrait aussi des chiens de type bon compagnon, sélectionnés pour leur bon comportement, leur malléabilité extrême et leur gentillesse avec les enfants. «On a dû, à contrecœur, couper ce programme-là», admet la fondatrice, en raison des listes d’attentes trop longues. Elle aimerait toutefois rouvrir le programme lorsque le financement s’y prêtera.

Financement difficile
Depuis un an, l’organisme a également conclu un partenariat avec Wounded Warriors Canada, pour offrir des chiens d’assistance à des militaires, des vétérans ou de premiers répondants vivants avec un choc post-traumatique. La fondatrice estime que cette association lui a permis de remettre environ sept chiens d’assistance psychologiques grâce au financement de l’organisme.
Si elle se réjouit de cette collaboration, l’organisme peine toutefois à trouver de l’argent pour financer les chiens dédiés à des bénéficiaires qui ne proviennent pas de Wounded Warriors. Pour tenter de trouver du financement, elle a même participé à plusieurs concours, ce qui lui a notamment permis d’obtenir 20 000 $ en subvention du fonds de développement du territoire de la MRC Vallée-du-Richelieu. L’organisme Oven Baked a aussi tout de suite aidé financièrement l’organisme, permettant de remettre récemment un chien Togo. Malgré cela, l’organisme ne parvient pas à décrocher des subventions gouvernementales.
«C’est très frustrant parce qu’on a développé une structure qui fonctionne, on a développé une expertise, on a des chiens qualifiés, on a des gens en attente, mais on doit attendre parce qu’on n’a pas le financement nécessaire pour remettre tous ces chiens-là.»

Sociofinancement
Lancée la semaine dernière, la campagne de sociofinancement Sauvons les Chiens Togo a comme objectif de récolter 50 000 $ en dons publics. Ce montant permettrait à l’organisme de croître, estime Mme Labbé-Roy, et permettrait l’embauche de trois éducateurs canins, de payer l’entraînement de chiens pour personnes en attente qui ne se qualifient pas pour Wounded Warriors et d’offrir des conditions plus intéressantes aux employés. Elle croit d’ailleurs que cette petite poussée pourra aider l’organisme a se faire connaître et à voler de ses propres ailes.
«Ce qu’on dit, c’est si vous trouvez ça cool, aidez-nous parce qu’on n’arrive pas à croître.»

Services gratuits
Depuis plus d’un an, l’organisme a décidé d’offrir ses chiens sans frais, alors que l’entraînement d’un chien coûte près de 10 000 $ à l’organisme. Même si l’organisme peine à trouver du financement, il est impensable pour la fondatrice de revenir en arrière.
«Ça va à l’encontre de notre façon d’être et de notre philosophie. On veut aider des gens, des chiens. Faire payer des gens, pour moi, ça ne peut pas tenir dans cette équation-là. Pour moi, la personne elle en a assez. Souvent, elle n’est plus capable d’occuper un emploi ou de se rendre dans des endroits publics.»

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