1 juin 2022 - 07:00
Les coudées franches
Par: Vincent Guilbault
Vincent Guilbault

Vincent Guilbault

Difficile de se prononcer sur la réalité du conseil municipal à Belœil. On sent le bateau craquer de toutes parts, mais tout semble se rendre à bon port pour le moment.

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Mais l’élection partielle, avec les candidats Marc-Olivier Bérubé, Jean-Yves Labadie et Antoine Courdi, montre l’espèce de zizanie qui règne au conseil municipal.

Seulement cette semaine, on dédie deux textes à la candidature de Marco Bérubé dans le district 6. Bien sûr, la dispute du district 6 n’est pas surprenante; elle est purement mathématique. Comme on le sait déjà, la prise de décisions est actuellement divisée en trois équipes au sein des élus. Nadine Viau et son équipe (Karim-André Laz, Martin Dubreuil et Julie Lavoie) partagent le pouvoir avec l’équipe de Belœil, c’est nous! (Martin Robert et Vincent Chabot) et le parti Belœil gagnant, de l’ancienne mairesse Diane Lavoie (Renée Trudel, Louise Allie et le défunt Pierre Verret, dans le district 6).

Sans entrer dans le détail des promesses électorales, résumons grossièrement en disant que Nadine Viau a mené une campagne promettant beaucoup de changements dans la gouvernance de la Ville et qu’en ne faisant pas élire suffisamment de candidats, elle se trouve dans une position de négociation perpétuelle. Avec le décès de M. Verret, le poste vacant lui permettrait d’avoir « les coudées franches », pour emprunter les mots du parti, pour amener les idées de sa gang. À quatre voix contre quatre dans une décision qui divise, Mme Viau pourrait trancher le vote. Bon, gouverner de cette façon n’est pas sain, je pense, mais c’est possible. Surtout si les idées ne passent pas bien auprès des autres conseillers municipaux.

Voilà pourquoi l’équipe derrière Renée Trudel, Louise Allie et le candidat Jean-Yves Labadie ne veulent pas ça. C’est pour ça qu’ils veulent le retour de M. Labadie à la table de négociation.

Mais pourquoi toute cette tension? Il faut dire que le public, comme nous, n’a pas accès à ce qui se dit en caucus, le lieu de discussion confidentiel des élus avant de faire face au public. Il faut donc se fier à des bribes ici et là, à des discussions non officielles autour d’un verre ou encore à ce qu’on accepte de nous dire pour nos articles, comme c’est le cas cette semaine. Des pistes et des miettes…

D’abord, l’histoire du « vol de pancartes » pendant la campagne électorale de novembre (qui s’est avérée une erreur de bonne foi finalement) a créé une tension entre les trois partis. La nomination de conseillers municipaux aux différents comités, où le conseiller Laz a été initialement exclu, a causé aussi de la division. C’est à ce moment que Mme Viau a usé de son droit de veto pour suspendre la décision.

Puis en janvier dernier, Nadine Viau a accepté, à notre invitation, de nous parler de la direction que pourrait prendre son mandat. Cette entrevue, à notre surprise, a fait réagir les élus Allie, Verret et Trudel, qui n’ont pas aimé certaines déclarations de la mairesse.

C’est à ce moment qu’on a senti que plusieurs visions s’affrontaient à l’hôtel de ville et que des tensions étaient palpables. L’article de mon collègue Olivier Dénommée, en page 5, montre bien que les trois partis ne sont plus sur la même longueur d’onde. Du moins, sur certains dossiers.

Ce sera donc aux électeurs du district 6, le 12 juin prochain, de décider à quoi ressemblera la prise de décisions à Belœil!

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