D’un côté, la proposition de Bonne Entente était non conforme. « Il existe plusieurs règles en approvisionnement à respecter qui peuvent être sujettes à une non-recevabilité si elles ne sont pas respectées. Ce fut le cas avec cette proposition », explique la porte-parole de Mont-Saint-Hilaire, Geneviève Désautels. Rappelons que Bonne Entente est administrée par Financière Alain April et Gestion hôtelière Jacques-Tanguay. Bonne Entente est l’une des sociétés propriétaires du complexe hôtelier du même nom situé dans la Vieille Capitale et classée cinq étoiles.
De l’autre côté, la soumission de la société en commandite Manoir R.C. S.E.C. n’a pas obtenu la note de passage établie selon la grille de critères de qualifications. La société est administrée par Louis Lespérance, de Montréal, et Charles-Félix Messier, de Longueuil. M. Lespérance est actionnaire du Groupe Belvoir qui possède le Manoir Davis à Sainte-Agathe-des-Monts (8 chambres) depuis 2020 et le Manoir Maplewood (18 chambres) à Waterloo depuis 2021. Selon le registre des entreprises du Québec, deux autres compagnies sont associées à la société en commandite, soit les Entreprises Mario Messier, qui possèdent notamment le complexe sportif de Longueuil, ainsi que les Entreprises Serge Savard.
Dans les deux propositions, les enveloppes n’ont pu être ouvertes. Notons que la mise minimale était de 500 000 $, montant établi à la suite de l’étude de marché réalisée par Raymond Chabot Grant Thornton. Ce montant pouvait néanmoins être majoré de 2 % à compter de 2029. La période de dépôt de soumissions a pris fin le 23 mai et la Ville disposait de 90 jours pour analyser le tout et prendre une décision.
La Ville veut repenser son approche pour trouver un opérateur hôtelier doté de la capacité financière nécessaire pour entretenir le bâtiment, préserver son patrimoine naturel et bâti ainsi que redonner au Manoir son attrait touristique. « Oui, c’est un revers, reconnaît le maire Marc-André Guertin. Initialement, plusieurs organisations de grande qualité se sont montrées intéressées par la location de l’établissement, mais le processus d’appel de propositions n’a pas mené aux offres souhaitées. »
M. Guertin indique que toutes les options sont sur la table, incluant celle de vendre éventuellement le Manoir. « Ce n’est pas la première option que nous envisageons », précise toutefois l’élu.
Ce dernier assure que le Manoir n’a pas engendré de frais supplémentaires à la Ville au cours des derniers mois puisqu’il a notamment été loué pour de grandes productions télévisuelles. « De plus, comme la Ville a protégé à perpétuité les deux boisés écologiques adjacents d’une valeur de plusieurs millions de dollars, tout investissement serait déjà rentabilisé. »