31 octobre 2019 - 15:24
La carte Accès Belœil
Les effets se font sentir dans la région
Par: Sarah-Eve Charland

Les citoyens à l’extérieur de Belœil et de Mont-Saint-Hilaire doivent se procurer la carte Accès Belœil au coût de 75 $ pour utiliser les services ou s’inscrire dans des organismes belœillois. Photothèque | L’Œil Régional ©

Les effets de la carte Accès Belœil se sont étendus dans les municipalités avoisinantes. Alors que certaines ont adopté un programme d’aide financière pour leurs citoyens, d’autres estiment qu’une discussion devrait se tenir au niveau régional.

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Saint-Mathieu-de-Belœil remboursera 45 $ pour chaque résident qui souhaite acquérir la carte Accès Belœil dès 2020. McMasterville a aussi mis en place un programme d’aide financière, déjà en vigueur, pour ses citoyens.

Dans l’édition du 9 octobre, L’Œil Régional expliquait que la tarification de la carte Accès Belœil de 75 $ pour les non-résidents avaient nuit à des organismes à but non lucratif. Les impacts se sont fait sentir autant auprès d’organisations sportives que d’organisations du milieu communautaire comme le Cercle des fermières, les scouts et l’Association québécoise de la douleur chronique.

Le maire d’Otterburn Park, Denis Parent, entend parler de ces effets depuis des mois. Bien qu’il se désole que la décision ait été prise à Belœil sans consulter les autres villes de la région, il espère remédier à la situation en initiant une discussion avec la mairesse Diane Lavoie et les autres municipalités.

« On est à la merci des grosses villes. […] Pour certains organismes, si tu enlèves les gens à l’extérieur de Belœil, il n’y a plus d’organismes. Les gens ne sont pas contents. Ils lisent dans les médias que Belœil veut régionaliser les services, mais impose une carte pour les non-résidents. On tient un discours à une place, mais on agit différemment. […] On ne survivra pas, les petites villes, si les grosses villes commencent à [garder leurs services]. On ne pourra plus faire d’activités », affirme M. Parent.

Ce dernier ajoute qu’il aurait été facile de trouver un terrain d’entente surtout qu’Otterburn Park et Belœil ont déjà un partenariat pour le fonctionnement du complexe aquatique. « Je considère que quand on donne 184 000 $ par année à Belœil pour le centre aquatique, tu as déjà une entente sur quelque chose. On peut élargir l’entente. »

Le maire de McMasterville, Martin Dulac, rappelle que sa municipalité fournit sa part en terme d’infrastructures, notamment avec la patinoire couverte, le local de la FADOQ, le terrain de baseball, la piscine extérieure et la descente de bateau.

« Il y a quand même des choses qui se font à McMasterville qui viennent desservir l’ensemble des municipalités de la région. On n’a pas l’intention d’aller de l’avant avec une carte citoyenne de notre côté. Ce n’est pas le chemin qu’on souhaite suivre. […] Pour atteindre l’objectif de la Ville de Belœil, qui est une plus grande équité – si iniquité il y a – on aurait peut-être pu envisager d’autres solutions. Mais c’est le choix de la Ville de Belœil », mentionne le maire.

Vers une régionalisation des services?

La MRC de la Vallée-du-Richelieu déposera dans les prochains jours une demande d’aide financière auprès du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation pour soutenir la coopération intermunicipale. Ce programme a pour objectif d’accompagner les municipalités des services. Grâce à cette subvention, la MRC pourrait réaliser un diagnostic des besoins de coopération des municipalités ou une étude de faisabilité d’un projet de coopération.

« Je vais suivre avec attention les travaux de la MRC sur la régionalisation des infrastructures sportives. À ce moment-ci, c’est très préliminaire, la démarche de la MRC. […] Ça peut être intéressant la régionalisation dans la mesure où c’est gagnant-gagnant. À ce moment-ci, je ne peux pas me prononcer parce qu’on n’a pas les conclusions de cette étude », mentionne M. Dulac.

Pour Denis Parent, il demeure des détails à clarifier. Otterburn Park a conclu une entente avec Belœil pour le complexe aquatique et une autre avec Mont-Saint-Hilaire pour l’utilisation de la bibliothèque. Toutefois, les citoyens d’Otterburn Park ne peuvent pas utiliser les services de la bibliothèque de Belœil malgré une entente de réciprocité avec Mont-Saint-Hilaire.

Le maire de Saint-Mathieu-de-Belœil, Normand Teasdale, ajoute que sa municipalité participe au comité de la MRC. « Dans un premier temps, il y a un travail qui a été fait pour voir ce qu’il y a sur notre territoire et comment on peut s’investir pour partager les infrastructures, souligne-t-il. Je sais que les discussions vont évoluer sur les services que les municipalités peuvent offrir. À Saint-Mathieu, on regarde ça attentivement parce qu’on n’a pas beaucoup d’infrastructures en loisirs. »

Au moment de mettre sous presse, la MRC avait reçu des résolutions en appui de Saint-Antoine-sur-Richelieu, Belœil, Carignan, Mont-Saint-Hilaire et Saint-Jean-Baptiste. Il est possible que d’autres résolutions soient envoyées à la MRC au cours des prochaines semaines.

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