La décision a été prise en séance d’ajournement du conseil des commissaires le 24 septembre. « On décide de ne pas revoir le plan de répartition. C’est pour ça qu’on ne consulte pas les parents. Je vous dis, d’entrée de jeu, que ça n’a pas été une décision facile à prendre, mais on a privilégié une vision à long terme », soutient la présidente de la CSP, Hélène Roberge.
Selon cette dernière, tous les scénarios analysés entraineraient le déplacement d’un trop grand nombre d’élèves qui se calculerait par centaines. Le ministère de l’Éducation est en analyse pour changer les critères qui servent à encadrer les demandes d’agrandissement et d’ajout d’école.
« On est en attente de ces détails qui pourraient donner lieu à une demande dans ce secteur. Ce qu’on ne veut surtout pas faire, c’est adopter un nouveau plan de répartition qui déplace un grand nombre d’élèves et devoir faire le même exercice et redéplacer un grand nombre d’élèves dans un an ou deux », mentionne Mme Roberge.
Elle assure que la vision de la CSP est d’assurer une stabilité des élèves pour minimiser les déplacements des élèves au cours de leur parcours scolaire. C’est dans cet esprit que la CSP a choisi de transférer toutes les classes de maternelle à l’école Saint-Mathieu à Belœil. Ce déplacement permettrait de libérer des classes et ainsi rapatrier les élèves dans leur école de quartier de la 1re à la 6e année. À l’heure actuelle, on retrouve trois classes de préscolaires à l’école au Cœur-des-Monts. Il est toutefois prématuré d’estimer le nombre de classes que cette mesure permettrait de dégager puisque les inscriptions pour la prochaine année se dérouleront en février, ajoute Mme Roberge.
Il s’agit d’une mesure temporaire. « On ne sait pas s’il y aura un agrandissement ou un ajout d’école qui nous obligerait à refaire le plan de répartition. Il y a trop d’inconnus. On va attendre d’avoir toutes les données pour prendre la décision qui sera porteuse à long terme. »
La CSP tiendra une soirée d’information publique le 7 octobre à 19 h à l’école secondaire Polybel.
Des inquiétudes soulevées
La nouvelle a fait réagir des parents sur les réseaux sociaux. De son côté, Marie-Ève Trudeau ne comprend pas la décision de la CSP.
« Je suis hors de moi et je trouve que les décisions prises vont à l’encontre de toute logique. Nous vivons très près de l’école, notre plus vieux est en 1re année et le plus jeune devait être en maternelle au Cœur-des-Monts l’an prochain. On marche matin, midi et soir pour aller à l’école. Et là, je vais devoir prendre la voiture pour aller les reconduire à deux écoles différentes. Je ne suis plus certaine de pouvoir les faire revenir à la maison pour le dîner. Tout ça parce qu’il y a des enfants du fin fond de Belœil ou même de McMasterville qui viennent à notre école de quartier », déplore-t-elle.
Une pétition a été lancée au surlendemain de la décision. Elle réclame la démission du commissaire scolaire qui représente les citoyens de Belœil et McMasterville, Philippe Guénette. La pétition souligne que la décision de ne pas accueillir les élèves en maternelle pour l’année scolaire 2020-2021 à l’école au Cœur-des-Monts est inacceptable. Au moment de mettre sous presse, une soixantaine de personnes avaient signé le document.
Les élus de la Ville de Belœil ont refusé d’accorder une entrevue sur le sujet, préférant se référer à la mairesse qui n’était pas disponible pour répondre à quelques questions. Le conseiller municipal Jean-Yves Labadie a commenté des publications sur les réseaux sociaux.
« Il y a quelques années, ils ont fermé et démoli une école à Belœil en disant qu’il n’y avait pas assez d’enfants, sans nous écouter. Nous sommes inquiets aussi et le conseil tente de raisonner et de trouver des solutions avec la CSP », a-t-il écrit.
Le député de Borduas, Simon Jolin-Barrette, a assuré être sensibilisé à la situation. « Les enjeux liés au plan de répartition ont un impact sur le quotidien des élèves et de leurs parents. Je suis sensibilisé à la problématique spécifique de l’école au Cœur-des-Monts à Belœil et je souhaite qu’une solution globale pour les enfants et les parents concernés soit trouvée rapidement par la commission scolaire, principalement pour le niveau de la maternelle. »
Mise en contexte
L’école a été inaugurée à l’automne 2012. Depuis 2017-2018, tous les locaux sont utilisés. La Commission scolaire des Patriotes (CSP) a dû convertir en classe des locaux utilisés pour d’autres fonctions, comme les locaux de musique et d’informatique. On retrouve actuellement 27 locaux, tous occupés. Pour l’année en cours, la CSP a dû transférer une cinquantaine d’élèves vers d’autres écoles primaires.