La mairesse suppléante Brigitte Minier et les conseillers municipaux ont pris cette décision lundi soir après consultation et analyse de ce dossier de jumelage piloté par le maire Yves Corriveau, absent de la rencontre. La Ville a confirmé que M. Corriveau, « fort affecté depuis son retour au pays, est en congé maladie pour une période indéterminée ».
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« L’entente signée ne respecte pas les cadres prédéterminés, n’a pas été transmise au conseil municipal pour son approbation et n’a pas été vérifiée, tel qu’il se doit, par l’administration municipale », a fait valoir le conseil municipal par voie de communiqué.
« Il était aussi inapproprié et inconvenant que l’entente implique la Municipalité régionale de comté (MRC) de la Vallée-du-Richelieu et le Centre local de développement (CLD) tout comme de commettre la Municipalité à agir d’intermédiaire en matière de développement économique pour Bujumbura », explique la mairesse suppléante, Brigitte Minier, au nom de l’ensemble des conseillères et conseillers.
Les élus ajoutent que, malgré les bonnes intentions qui motivaient ce projet de jumelage originellement dédié strictement à des volets culturels et écologiques, ils ont été mal informés de son contexte et de sa possible instrumentalisation à d’autres fins politiques.
Le maire Corriveau a offert d’assumer personnellement les dépenses de son voyage au Burundi, ce que les membres du conseil considèrent comme le geste approprié dans les circonstances.
Mme Minier ajoute qu’aucune autre dépense n’a été et ne sera assumée par les Hilairemontaises et Hilairemontais à l’égard de ce projet de jumelage, maintenant abandonné.
Une conseillère quitte le parti
La conseillère municipale Christine Imbeau quitte le parti Avenir Hilairemontais et siègera à titre de conseillère indépendante. Elle a démissionné du parti le 17 juillet dernier en raison des déclarations du maire concernant son voyage controversé au Burundi. Sa démission sera effective le 4 août.
Mme Imbeau dit avoir surtout été choquée par les propos de M. Corriveau concernant le régime du président Pierre Nkurunziza. Elle accuse le maire de ne pas voir la réalité, qui est celle d’un régime politique accusé des pires atrocités. « Mes valeurs profondes ont été touchées. Pour moi, c’est inadmissible. »
« Oui, le conseil a accepté que Yves Corriveau aille là-bas pour un partenariat culturel avec la Ville de Bujumbura. Moi aussi j’ai voté pour. Par contre, quand j’ai lu l’article de La Presse, j’ai été choquée par les propos du maire. C’est inadmissible que le maire ne voit pas l’ampleur de ça. Moi, je ne suis pas dans le déni. »
En plus, dit-elle, l’entente sur le jumelage culturel entre Bujumbura et Mont-Saint-Hilaire sur laquelle le conseil s’était entendu a complètement été changée une fois le maire sur place, accuse Mme Imbeau.
La conseillère municipale souligne avoir manqué de rigueur dans le dossier. « Quand on a appris que le pays était dangereux, on a tous suggéré au maire de ne pas y aller. J’aurais dû faire plus de recherches sur les raisons [d’y aller]. Je ne l’ai pas fait. Aujourd’hui, on ne peut pas nier que c’est grave ce qui est arrivé au pays. Il faut accepter qu’on n’aurait pas dû aller là. »
Le journaliste n’a pas réussi à parler au maire Yves Corriveau au moment de mettre sous presse, mais il a fait parvenir au journal une lettre d’explications et d’excuses.