Les élus veulent ainsi améliorer la quiétude des riverains et la sécurité des plaisanciers sur la rivière par une meilleure cohabitation.
La demande vise un tronçon de 20 km de la rivière, soit la portion située entre les villages de Saint-Marc, Saint-Antoine, Saint-Charles et Saint-Denis-sur-Richelieu.
Depuis plus de 20 ans, plusieurs intervenants, élus ou municipalités s’attaquent au problème de la vitesse, mais sans succès. « Chaque fois, au niveau fédéral, il y a une indifférence ou une fin de non-recevoir », indique M. Barsalou-Duval, député de la circonscription Pierre-Boucher—Les Patriotes—Verchères.
Pour contrer cette série d’échecs, les élus et le bureau du député ont cette fois déposé formellement une demande de restriction sur la rivière auprès du BNS, un organisme qui relève de Transport Canada.
Le document de plus de 140 pages, « solide et qui fait consensus », découle d’une série de consultations publiques tenues en 2017, d’une pétition de 500 noms signée par les résidents des villages riverains et d’une série de rencontres du bureau de circonscription du député avec les élus des municipalités concernées. Le député dit avoir ressenti une grande frustration de la part des participants lors des consultations devant le manque de mesure de mitigation de la vitesse sur la rivière. Cette déception s’est même traduite par la création de l’Association des riverains et amis du Richelieu, un organisme à but non lucratif voué à la protection de la rivière.
Voie navigable très utilisée
Avant de déposer le document, le bureau du député a aussi distribué des milliers de dépliants, avec la collaboration des municipalités et d’organismes comme le COVABAR et le Lieu historique national du Canal-de-Saint-Ours, qui gère les écluses, afin d’informer les plaisanciers des problématiques sur la rivière Richelieu. Surtout, souligne Xavier Barsalou-Duval, que la rivière est la deuxième voie navigable la plus fréquentée au Québec après le fleuve Saint-Laurent.
Et cette fréquentation est toujours en hausse, rappelle le député, citant une étude de la firme Raymond Chabot Grant Thorntorn en 2018 qui souligne qu’environ 45 % des plaisanciers du Québec ont circulé sur la rivière Richelieu dans les trois dernières années.
Le manque de réglementation sur la rivière cause une forme de « sélection naturelle » dans les types d’embarcations, au profit des plus grosses embarcations à moteur, très présentes sur la rivière, ce qui laisse peu de place aux canots, kayaks, chaloupes et nageurs, pense le député. En interdisant le wakeboard, qui cause d’importantes vagues, sur cette portion de la rivière et en limitant la vitesse des plus grandes embarcations, le député fédéral pense pouvoir faire plus de place aux autres usagers de la rivière qui se privent de fréquenter la rivière pour une question de sécurité. Le but, dit-il, n’est pas d’interdire des types d’embarcations, mais seulement d’encadrer la vitesse des embarcations à plus gros moteurs et de déplacer certains sports comme le wakeboard dans des zones adéquates. M. Barsalou-Duval ne propose pas une vitesse maximale aux embarcations dans son document, laissant le soin au BSN de trancher.
Le député pense aussi que les propositions seront reçues favorablement par Transport Canada, puisque son bureau a travaillé de concert avec le BSN. Si le processus se déroule sans anicroche, une réponse favorable pourrait être transmise dans un peu plus d’un an. « C’est la première fois qu’on va aussi loin dans le processus et j’ai bon espoir qu’on va y arriver. »