Les enseignants manifestaient contre les demandes patronales dans le cadre du renouvellement de leur convention collection. Crécelles à la main, trompettes en bouche, les membres du Syndicat de Champlain ont occupé pacifiquement le trottoir entre la rue Duvernay et l’entrée du pont. Les enseignants brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire «L’école à bout de bras».
Le but de l’action était d’abord de se faire voir auprès de la population, mais aussi de rappeler que les problèmes en éducation sont toujours présents, explique le président du syndicat, Éric Gingras
«Des fois, il suffit d’un changement de ministre pour qu’on oublie de parler de l’éducation. Là c’était mort, nous revenons parce que les problèmes sont toujours aussi criants.»
Plusieurs automobilistes ont d’ailleurs klaxonné à la vue des manifestants, en signe d’appui selon le président du syndicat. «On pense que la population nous appuie. La population sait ce qui se passe dans le milieu, les coupes en éducation, c’est inacceptable.»
Les conventions collectives du secteur public sont échues depuis le 31 mars dernier. Le syndicat s’oppose notamment à l’augmentation de taille des groupes, le gel salarial sur deux ans et à l’augmentation de la tâche. M. Gingras déplore notamment que le ministre de l’Éducation, François Blais «suive la ligne de partie» de couper dans les dépenses.
«On verra ce que ça va donner, notamment au niveau des conditions du personnel de soutien et des enseignants. Si la population veut de meilleurs services, il faudra investir», prévient toutefois M. Gingras.
Les enseignants du syndicat de Champlain ont fait part à plusieurs reprises de leur mécontentement depuis l’automne dernier, notamment par le port d’un brassard et l’allongement de certaines périodes de récréations de dix minutes. Le président promet toutefois que les actions sont appelées à s’intensifier, puisque les enseignants et le personnel de soutien iront en assemblée générale à la mi-mai pour adopter un nouveau plan d’action afin d’adopter des actions plus lourdes et avec plus d’impact pour la fin de l’année scolaire et la rentrée des classes.
Compressions
L’action des enseignants fait suite à la sortie de La Fédération des professionnels de l’Éducation du Québec (FPPE-CSQ), qui a demandé au gouvernement de cesser de sabrer les budgets reliés aux services aux élèves, hier, à Brossard.
Depuis cinq ans, nous subissons des compressions qui s’empilent les unes sur les autres. S’il y avait du gras à couper au départ, il n’y en a clairement plus maintenant», a fait valoir la présidente de la FPPE-CSQ, Johanne Pomerleau.
Accompagnée des présidents des Syndicats des professionnels de la Montérégie (SPPM) et de Richelieu-Yamaska (SPPRY), Mme Pomerleau dément les propos du gouvernement qui prétend que les coupes ne toucheront pas les services aux élèves, mais uniquement les volets administratifs.
«Certaines commissions scolaires ont déjà commencé à couper dans les services professionnels, qui étaient déjà insuffisants.»