C’est à contrecœur que l’organisme a décidé de ne plus faire d’opérations de TSR (trapper, stériliser, relâcher) pour le moment, souligne la porte-parole de l’organisme, Eve-Marie Bordeleau.
Les Félins de la Vallée ont stérilisé plusieurs colonies depuis leur création, même s’ils n’étaient pas mandatés par les villes pour le faire. Ils répondaient plutôt à des demandes de citoyens dans des endroits sécuritaires pour les bêtes et où une personne pouvait nourrir les animaux. Selon Mme Bordeleau, l’organisme procédait à ces opérations à ses propres frais et grâce à une contribution des citoyens impliqués.
L’approche TSR, aussi appelée CSRM (capturer, stériliser relâcher, maintenir), consiste à attraper puis stériliser les chats domestiques abandonnés qui ne peuvent être manipulés ni habiter dans une maison. Les chats sauvages sont ensuite retournés sur leur territoire d’origine. La stérilisation les empêche de se reproduire et leur présence sur le territoire empêche d’autres membres de se greffer à la colonie. Les chatons et les félins sociables issus de ces colonies sont pour leur part recueillis.
Convaincre les municipalités
L’organisme a pris la décision d’arrêter la stérilisation de chats errants après que des chats stérilisés lors de la dernière opération, à Saint-Jean-Baptiste, aient été attrapés par des citoyens puis envoyés au Service animaliers de la Vallée-du-Richelieu (SAVR). Plusieurs autres chats auraient aussi disparu de la colonie et Mme Bordeleau soutient qu’on lui a signalé avoir entendu des coups de feu dans le secteur.
Les Félins ont pu réintroduire les chats amenés au SAVR dans leur colonie moyennant des frais dont l’organisme, qui dépend de dons, a dû s’acquitter.
«Nous n’avons pas le choix de suspendre ces opérations-là. Si nous continuons de le faire et que d’autres personnes les attrapent pour les amener à la fourrière, ça ne sert à rien. Nous allons plutôt mettre ces efforts-là à rassembler des documents pour aller parler aux municipalités et faire la promotion de ce projet-là en lequel nous croyons depuis des années», explique Mme Bordeleau.
Pas de règlementation
La directrice générale du SAVR, Madeleine Daoust explique d’ailleurs qu’à l’heure actuelle, les municipalités n’ont aucune règlementation incluant des chats sauvages stérilisés vivant en liberté. Les Services animaliers doivent donc appliquer les mêmes règlements pour ces animaux que ceux pour des animaux errants. Elle soutient qu’elle ne peut pas agir tant que les municipalités ne changent pas leur règlement.
La ville de Brossard fait partie des municipalités qui ont adopté un programme de stérilisation de chats errants. Selon les informations recueillies par TC Media, le programme coûte jusqu’à maintenant la moitié moins cher à Brossard que ce qu’elle aurait dû dépenser pour l’euthanasie. Le refuge AMR a d’ailleurs confirmé qu’il a reçu moins de chats venant de Brossard.