Père de trois enfants, M. Gilbert laisse aussi dans le deuil son épouse Marguerite Trudel ainsi que de nombreux frères et sœurs.
Résidant de Mont-Saint-Hilaire depuis 1973, Michel Gilbert a été élu maire de la municipalité le 2 novembre 2003. Avocat de formation, il a pratiqué notamment le droit fiscal, du travail, des affaires et de l’enseignement. Membre du conseil municipal de Mont-Saint-Hilaire durant 16 ans, Michel Gilbert avait laissé ses fonctions de conseiller en 1991. Il a fait un retour plus tard en étant élu comme maire.
Dans un communiqué, la Ville rappelle que c’est sous la gouverne de M. Gilbert que des initiatives importantes ont été lancées pour préserver le patrimoine architectural et environnemental de Mont-Saint-Hilaire. Il a créé le comité consultatif « Mise en valeur du vieux village » pour se concentrer sur les aspects architecturaux et patrimoniaux, et a permis à la Ville d’acquérir l’école Sacré-Cœur, aujourd’hui citée par le gouvernement du Québec. Son engagement environnemental s’est manifesté par la création d’un comité consultatif sur le périmètre de la montagne et par l’acquisition de terrains pour agrandir la zone protégée du mont Saint-Hilaire, renforçant ainsi la ceinture verte désignée comme la première Réserve de biosphère de l’UNESCO au Canada.
« Ça m’attriste terriblement », répond spontanément Yves Corriveau, successeur de Michel Gilbert à la mairie de Mont-Saint-Hilaire. S’il a été un opposant politique de Michel Gilbert, M. Corriveau ne garde que de bons souvenirs de l’homme. « Nous avons eu nos différends politiques, mais j’ai toujours apprécié l’homme. Je l’ai connu comme un homme qui prenait soin de sa ville. Il avait la Ville et le mont Saint-Hilaire tatoués sur le cœur, comme son prédécesseur Honorius Charbonneau et comme moi. Ça paraissait chez lui que Mont-Saint-Hilaire était la plus belle ville du Québec. »
Même s’il était avocat de formation et très à l’aise avec les chiffres et les finances, Yves Corriveau se souvient du politicien d’abord comme un amoureux de culture. « Il a participé énormément à développer la culture à Mont-Saint-Hilaire. Je pense au Land art ou aux cabarets de l’heure mauve, deux événements qui surviennent encore aujourd’hui. Il était d’ailleurs président du comité sur la culture à la MRC, et je me suis fait un devoir de prendre ce comité à mon arrivée. Il m’a beaucoup appris sur la culture par son passage à la Ville. »
Il se souvient aussi à quel point M. Gilbert était très en forme et un fervent cycliste. « Il faisait encore du vélo après 80 ans quand je l’ai rencontré la dernière fois. »
Michel Gilbert avait notamment défrayé la manchette pour un grave accident de vélo lors de son passage en France en juillet 2011. Il avait subi plusieurs fractures aux côtes et à une clavicule après une violente chute alors qu’il participait à une randonnée en vélo de 60 km dans le Sud-Ouest de la France.
Il était en France dans le cadre du rassemblement annuel des villes de Saint-Hilaire. Michel Gilbert avait d’ailleurs initié ce jumelage entre les différentes villes du nom de Saint-Hilaire en France avec celle du Québec. En France, près de 90 communes portent le nom de Saint-Hilaire, trois au Canada et une aux États-Unis. C’est en 2006 que fut organisé le 1er rassemblement des Saint-Hilaire au cours duquel l’Amicale fut créée.
De son côté, le maire actuel de la Ville, Marc-André Guertin, a décrit M. Gilbert comme « un homme cultivé, respectueux et réfléchi ». « Il nous a laissé un héritage important pour le patrimoine et la culture de Mont-Saint-Hilaire. Comme élu, c’est en nous inspirant des fondements du passé que nous pouvons mieux concevoir et façonner l’avenir. »
Témoignage
Réal Jeannotte a été maire de Beloeil de 2005 à 2013. Il avait énormément d’estime pour Michel Gilbert, un « grand homme et un grand collaborateur ». « Je l’ai bien connu et je m’entendais très bien avec lui. »
Une des premières collaborations qui viennent en tête du maire concerne le début des feux d’artifice en commun pour la fête de la Saint-Jean. Il y avait toujours une « guerre de clocher », dit-il avec humour, mais là, les deux villes s’étaient entendues. Ou encore la création de la Régie de police.
« C’est un homme que j’aimais beaucoup écouter ; il avait beaucoup d’aplomb, beaucoup de jugement. Il m’a donné des conseils pour le développement sur le bord de la 20. Il avait sa ville à cœur, et aussi sa région. Il s’est beaucoup impliqué à la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) et défendait notre région. Partout où il allait, il trouvait du positif. Il pensait à sa population », dit-il. « Mont-Saint-Hilaire a eu un grand maire. »
Un constat que partage aussi Gilles Plante, maire de McMasterville pendant 24 ans et préfet de la MRC de la Vallée-du-Richelieu pendant 14 ans. « C’était un homme très gentil que je surnommais Monseigneur, en raison du manoir et tout. J’ai eu beaucoup de plaisir à travailler avec lui, un homme très cartésien, mais très sympathique comme avocat », dit l’homme avec humour. « Il faut dire qu’à la table de la MRC, il y en avait trois autour de la table. Ça impose un style ! »
Il se rappelle que Michel Gilbert avait eu beaucoup de difficulté avec le dossier de la Zone A-16 et l’imposition de densité par la CMM, une « instance rigide » qui joue le rôle d’un troisième palier de gouvernement avec le provincial et le fédéral. M. Gilbert a d’ailleurs dû défendre la position de la CMM aux Hilairemontais, une position qui n’avait pas bien passé à l’époque, se souvient aussi Yves Corriveau.
L’ancien maire d’Otterburn Park, Guy Dubé, se souvient aussi de Michel Gilbert qui s’opposait à la fusion entre Mont-Saint-Hilaire et Otterburn Park. « Michel était conseiller municipal à l’époque, vers 1998-99, et il s’opposait à la fusion. Mais je me souviens aussi de sa grande rigueur comme avocat. Je pense qu’il a été un bon maire et il avait un esprit ouvert. J’ai bien aimé les rapprochements qu’il a faits avec les villages de Saint-Hilaire en France. »
Les anciens maires ont tous profité de leur discussion avec L’ŒIL pour offrir leurs condoléances à son épouse et à tous les Hilairemontais. Le drapeau de la Ville a été mis en berne jusqu’au jour des funérailles qui auront lieu le vendredi 19 juillet 2024 de 16 h à 20 h, ainsi que le samedi 20 juillet 2024 dès 10 h au salon funéraire Demers à Mont-Saint-Hilaire.