24 mai 2023 - 07:00
Les initiatives de l’école Saint-Denis soulignées par le Lab-École
Par: Olivier Dénommée
Au Marché du Coin, les élèves qui y travaillent vendent des produits locaux selon les saisons. On reconnaît Isabelle Roberge, directrice de l’école Saint-Denis, Annie-Sophie Boulet, Anaïs Gaudette et Dahlia Charbonneau, trois employées, et Véronique St-Germain, technicienne responsable du service de garde. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

Au Marché du Coin, les élèves qui y travaillent vendent des produits locaux selon les saisons. On reconnaît Isabelle Roberge, directrice de l’école Saint-Denis, Annie-Sophie Boulet, Anaïs Gaudette et Dahlia Charbonneau, trois employées, et Véronique St-Germain, technicienne responsable du service de garde. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

L’équipe derrière le Lab-École a publié en avril dernier Cultiver, cuisiner et manger ensemble à l’école, un document survolant les bons coups de différentes écoles à travers le Québec en matière d’alimentation. Huit écoles y sont présentées comme des « sources d’inspiration », dont celle de Saint-Denis-sur-Richelieu, qui a mis en place ces dernières années un ambitieux projet qui permet de bien nourrir les élèves à faible coût deux fois par semaine et qui les implique dans toutes les étapes du parcours des aliments, du potager à l’assiette.

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Pas moins de six pages sont consacrées à l’école Saint-Denis dans le document du Lab-École. « Dans cette école, bien enracinée au cœur d’une petite communauté agricole, cultiver, cuisiner et déguster les produits de la terre prend tout son sens. Participant à toutes les étapes du parcours des aliments, du potager jusqu’à l’assiette, les 175 élèves goûtent les plaisirs de la table en partageant un repas santé, deux midis par semaine. Bien nourris et fiers de leurs compétences agroalimentaires, les enfants développent leur estime de soi, leur autonomie et la confiance nécessaire pour déployer leurs ailes », peut-on notamment y lire.

En plus d’offrir des repas sains le mercredi, en partenariat avec le restaurant Chez Nelson, et le vendredi, notamment avec des aliments donnés par l’entreprise Bonduelle, l’école incite les élèves à participer activement à l’entretien de potagers communautaires ou encore à créer des produits qui seront mis en vente au Marché du Coin, une petite boutique de produits locaux aussi gérée par les élèves et dont les profits seront réinvestis dans les différents projets de l’école Saint-Denis. Tous les élèves reçoivent aussi des ateliers culinaires au cours de l’année scolaire afin de leur donner des connaissances qu’ils pourront utiliser à la maison par la suite. « Les parents voient les impacts du projet. Les enfants reviennent à la maison avec une nouvelle recette apprise pendant un atelier culinaire. Dans un milieu plus défavorisé, ça fait toute la différence. C’est sûr qu’un enfant qui a planté, qui a récolté et qui a cuisiné l’aliment, il va y goûter! », soutient Véronique St-Germain, technicienne responsable du service de garde et pilier du projet.

« On aide de cette façon à développer de meilleures habitudes de vie, ce qui leur permettra d’être plus aptes à écouter en classe par la suite. On voit déjà un résultat », ajoute Isabelle Roberge, directrice de l’école. Même si ce résultat n’est pas nécessairement quantifiable, elle sent que les élèves sont fiers de ce qu’ils font et apprennent à travers ce projet rassembleur. « En cuisine par exemple, le volet mathématique est abordé de manière beaucoup plus concrète, à travers les proportions et les mesures des ingrédients », illustre-t-elle. Environ les deux tiers des élèves de Saint-Denis participent à un des volets de cette vaste initiative agroalimentaire. « Quand on leur donne des responsabilités et qu’on leur fait confiance, les jeunes sont fiers et développent leurs compétences pour montrer de quoi ils sont capables », renchérit Véronique St-Germain.

Vitesse de croisière

Aujourd’hui, le projet a des bases solides, mais son existence serait impossible sans du personnel qui y croit, reconnaît-on. « Cette année, on est plus en mode amélioration qu’innovation. On a atteint une bonne vitesse de croisière, et le Marché est bien rodé », remarque Isabelle Roberge. Mais la situation était beaucoup plus incertaine il y a quelques années à peine, entre autres à cause de la pandémie et d’un départ au sein de l’équipe. « Ça avait failli tomber et on est passés à travers des moments critiques avec le départ d’une éducatrice. Un projet comme celui-ci, il faut que tout le monde s’y implique, sinon ce n’est pas possible », confirme Véronique St-Germain.

C’est d’ailleurs ce qui peut expliquer pourquoi si peu d’écoles peinent encore à concrétiser des projets semblables à celui-ci. « Ça prend des gens impliqués, que le volet alimentaire vient chercher. Nous, ça partait d’un besoin », explique Mme Roberge. Cela prend aussi l’implication de nombreux organismes qui croient au projet – on souligne à l’école Saint-Denis le soutien du CISSS, de la Municipalité et de différentes fondations et entreprises de la région qui ont permis de concrétiser ces initiatives.

« Mais ce que le Lab-École montre avec sa publication, c’est que c’est possible de faire de grandes choses, même sans nouvelle école! », note Mme St-Germain. « C’est le fun de voir que notre travail est reconnu. On le fait avant tout pour les enfants et ça nous confirme qu’on fait bien d’aller de l’avant », poursuit Mme Roberge. L’école ne souhaite toutefois pas s’arrêter là, et d’autres projets et améliorations pourraient s’ajouter à son offre au cours des prochaines années, lorsque les ressources le permettront.

À plus court terme, le Lab-École a référé l’école Saint-Denis à l’équipe de l’émission L’épicerie, qui pourrait venir y faire un tour dans le cadre d’un reportage à l’automne. « C’est souvent notre école qui est citée, alors c’est assez encourageant », commente Véronique St-Germain à ce sujet.

Distribution de plants pour expérimenter le jardinage à la maison
Plus de 200 plants de tomates, de kale et de basilic ont été distribués le 12 mai, juste avant la fête des Mères, afin d’inciter les élèves de l’école de Saint-Denis-sur-Richelieu à expérimenter avec leur famille le jardinage à la maison au courant de l’été. Les plants, gracieuseté du partenaire local La Fibre Végétale, ont été transplantés par les élèves du service de garde l’Envol sous la coordination de l’éducateur spécialisé Yan Thibodeau (à droite sur la photo) afin que tous les élèves puissent repartir avec leur plant.

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