28 Décembre 2022 - 07:00
Les Jardins de Wigwomadensis, un legs d’André Michel à La Maison des peuples autochtones
Par: Olivier Dénommée
Pour embellir les futurs Jardins de Wigwomadensis, André Michel créera de nouvelles sculptures qui y seront mises en valeur. Certaines existent déjà sur son terrain, comme celle-ci symbolisant le pouvoir religieux sur les peuples autochtones. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

Pour embellir les futurs Jardins de Wigwomadensis, André Michel créera de nouvelles sculptures qui y seront mises en valeur. Certaines existent déjà sur son terrain, comme celle-ci symbolisant le pouvoir religieux sur les peuples autochtones. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

Les vignes qu’entretenait avec amour depuis des années André Michel sur son terrain ont disparu cet automne. Elles doivent laisser place à deux jardins thématiques qui seront gérés dès le printemps prochain par l’équipe de La Maison des peuples autochtones, et ce, pour les 20 prochaines années.
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C’est par une entente renouvelable de 20 ans signée entre La Maison des peuples autochtones et la Fondation Ushket-André Michel que ce changement s’est opéré. Le projet, les Jardins de Wigwomadensis, propose déjà des plans pour créer, d’un côté, un « jardin de réconciliation » et de l’autre un « jardin de guérison » à l’arrière de sa propriété, située juste à côté de l’institution muséale. « Les gens qui visitent La Maison des peuples autochtones pourront aisément se rendre aux jardins par les sentiers. Le jardin de réconciliation sera composé de plantes liées à la colonisation, alors que celui de guérison contiendra des plantes médicinales », explique André Michel, lui-même fondateur de La Maison des peuples autochtones.

Même s’il avoue avoir eu un petit pincement au cœur la dernière journée où il a arraché les vignes de son terrain, André Michel soutient qu’il était important de continuer de « se remettre en question » pour « amener ce musée plus loin et bonifier son offre ». Il précise toutefois que cette nouveauté n’est pas dans une optique d’attirer plus de visiteurs à La Maison des peuples autochtones, mais bien pour en faire profiter les visiteurs qui veulent pleinement vivre l’expérience offerte par le musée. « Depuis la pandémie, on voit le désir des visiteurs de se déposer, de prendre leur temps et de vraiment entrer dans cette culture. Ce legs, c’est une vision d’avenir pour La Maison des peuples autochtones », commente Chantal Millette, directrice générale de l’institution muséale.

Travail de longue haleine

Les premières étapes des Jardins de Wigwomadensis sont enclenchées, mais il en reste encore plusieurs avant que les visiteurs puissent véritablement en profiter. Dès le printemps prochain, le terrain doit être nivelé, puis délimité à l’aide de clôtures et de portails. Des spécialistes en botanique et en horticulture doivent aussi aider à trouver les plantes appropriées qui pourront prendre place au sein des deux jardins d’environ 25 mètres sur 35 mètres chacun.

« Par la suite, il faudra donner le temps aux plantes de se développer », rappelle toutefois Chantal Millette, laissant entendre que les jardins ne feront que s’embellir au fil des années.

De plus, les jardins ne contiendront pas seulement des plantes, mais aussi des sculptures de la main d’André Michel. Certaines existent d’ailleurs déjà et ornent le terrain de l’ancien manège militaire, mais l’artiste prévoit aussi d’en créer d’autres, dont un imposant « cercle de vie animale » et un « arbre des nations » en métal multicolore.

Même les résidus de vigne auront droit à une deuxième vie puisqu’André Michel et ses amis artistes – ceux avec qui il avait créé en 2021 une énorme glissoire en neige en forme de tortue – prévoient d’en transformer en arbre-sculpture éphémère au printemps prochain.

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