Les centres de dépistage les plus près se trouvent à Saint-Hyacinthe ou à Sainte-Julie. Les services de la clinique jeunesse du CLSC des Patriotes, à Belœil, sont suspendus temporairement le temps de trouver un nouveau médecin répondant. Les infirmières sont formées, mais elles doivent absolument travailler avec un médecin répondant pour réaliser des dépistages.
« Ça n’a aucun sens. Les jeunes doivent se rendre à Saint-Hyacinthe pour obtenir un dépistage. Ils doivent donc motiver une absence à l’école. Même si légalement, à partir de 14 ans, tu es autonome du côté médical, comment tu expliques ça? Tu t’y rends comment? En autobus? Souvent, les jeunes sont gênés de parler d’ITSS. On n’en parle pas encore aussi facilement qu’un rhume », dénonce M. Blais.
Ce dernier a fondé Ruban en route il y a 27 ans. Atteint du sida, il n’a pas de formation spécifique, mais est accompagné d’une sexologue. Il parcourt les écoles secondaires pour sensibiliser les jeunes sur les risques des ITSS. Il offre aussi un service de consultation avec une sexologue lors de son passage.
Il faisait d’ailleurs un arrêt à l’école secondaire Polybel le 16 avril. Il profite aussi de ses conférences pour informer les jeunes sur les endroits où il est possible de se faire dépister des ITSS.
Habituellement, le CLSC des Patriotes, à Belœil, offre une clinique jeunesse. Les jeunes peuvent y rencontrer une infirmière pour un dépistage d’ITSS, obtenir des informations ou commencer un moyen de contraception, passer un test de grossesse ou obtenir une référence pour un avortement.
Toutefois, la clinique de Belœil est fermée temporairement. « C’est frustrant. C’est toujours cette clientèle qui perd. On ne devrait même pas se poser la question. […] J’en déduis que la jeunesse n’est pas une priorité. Ça ne vote pas. On n’en prend pas compte; pourtant, il y a de la détresse »,poursuit-il.
Le porte-parole du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Est, Hugo Bourgoin, assure que l’organisation est en démarche active avec le Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens pour remédier à la situation le plus rapidement possible.
Les infirmières scolaires peuvent effectuer des dépistages d’ITSS, à condition de travailler avec un médecin répondant, ce qui n’est pas le cas actuellement. À Polybel, une infirmière scolaire y travaille trois jours et demi par semaine. À l’école secondaire Ozias-Leduc, une infirmière scolaire y travaille trois jours par semaine.
François Blais et la sexologue Vanessa Couture-Lacasse estiment que le gouvernement devrait mettre plus de ressources dans les écoles et inciter davantage les échanges entre instances gouvernementales et organismes indépendants.
« Tous les enseignants à qui on parle ne veulent pas enseigner l’éducation sexuelle. Je ne pense pas qu’un jeune veuille venir en parler à son enseignant qu’il voit tous les jours. Avec une infirmière, il sait qu’elle a été formée et demeurera professionnelle », ajoute Mme Couture-Lacasse.