Alors que les rumeurs vont bon train concernant l’annonce de la venue d’une usine de cellules de batterie sur l’ancien terrain de la C.I.L., dans les deux municipalités, tout le monde marche sur des œufs pour éviter de dévoiler trop de détails. Une annonce doit être faite en ce sens le 28 septembre prochain.

Afin de bien se préparer à la potentielle venue d’une usine, des élus et des fonctionnaires des deux villes se sont envolés vers la Suède, le vendredi 8 septembre, pour un voyage de huit jours.

Questionné par L’ŒIL, le maire de McMasterville Martin Dulac se fait très prudent, rappelant qu’aucune annonce n’a encore été faite dans ce projet qui concerne autant les paliers municipal que provincial et fédéral. « Il reste des fils à attacher. Mais entre-temps, nous pensions qu’il était important d’observer cette nouvelle industrie. Nos citoyens ont beaucoup de questions. Devant ça, nous trouvions responsable d’aller constater de nous-même ce qui en était », a expliqué M. Dulac.

Si le premier volet de cette mission d’observation consistait à rencontrer des dirigeants de l’entreprise, le second consistait à rencontrer le personnel municipal de Skellefteå pour constater l’impact de la présence d’une usine de batteries en milieu urbain.

« Nous avons demandé à voir les installations dans la ville pour savoir s’il y a du bruit, de la fumée, des impacts visuels, de la pollution lumineuse. Nous voulions savoir comment une ville s’adapte devant la création d’un grand nombre d’emplois, en matière de services publics, en matière de logement. » Cette rencontre donne aussi des pistes afin de mieux adapter la réglementation municipale en conséquence.

Sans pouvoir rentrer dans le détail pour le moment, M. Dulac spécifie toutefois que ses premières impressions sont « favorables » et qu’il n’a pas observé d’impacts négatifs sur la vie urbaine. Toutefois, il précise que ni lui ni le personnel municipal ne sont des spécialistes et que si un projet devait voir le jour, des experts se pencheront sur la question. Il insiste aussi pour dire que si un projet doit voir le jour, les citoyens seront convoqués et informés, et que les élus exigeront que les représentants de l’entreprise viennent à la rencontre de la population. Il souligne que le conseil sera favorable à ce projet seulement s’il améliore la qualité de vie des résidents de McMasterville.

Le maire reconnaît que l’arrivée d’une usine à proximité du périmètre urbain aura des impacts sur la communauté, et c’est pour ça que le maire Lessard et lui ont fait ce voyage en amont d’une annonce. « Nous sentions l’urgence d’aller voir. »

Au moment de mettre sous presse, le maire de Saint-Basile-le-Grand, Yves Lessard, n’avait pas donné suite à la demande d’entrevue du journaliste. Au moment de publier, nous n’avions pas non plus obtenu le montant du coût du voyage de la délégation municipale vers la Suède, mais, selon M. Dulac, une bonne partie du montant a été subventionné par le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie.

Usine de cathodes

Si le projet devait se concrétiser, il s’agirait du plus gros investissement privé en sol québécois de toute l’histoire de la province, selon le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon. L’usine de Saint-Basile-le-Grand et McMasterville comprendrait une usine de cathodes, une chaîne de montage de cellules de batterie et une installation de recyclage sur le site de l’ancienne usine C.I.L. Environ 75 % du terrain visé se trouve dans une zone industrielle à Saint-Basile-le-Grand et 25 % sur un terrain zoné résidentiel à McMasterville. Pour que le projet d’usine de cellules à batterie devienne réalité, la Ville de McMasterville devra modifier son zonage.

Opposition

Même si une annonce n’a pas encore été faite, un citoyen de McMasterville, François Cousineau, a mis sur pied une pétition sur le site web Change.org pour s’opposer à la venue d’une usine près des quartiers résidentiels. Il craint notamment la présence d’odeurs, de bruit et l’impact négatif d’une usine sur le transport, autant des employés et que de la marchandise. La pétition a été signée par 520 personnes pour le moment.