Par la plume de sa directrice générale Noémi Nadeau, l’organisme Amis et propriétaires de maisons anciennes (APMAQ) a fait connaître sa position contre la démolition de « cette maison dont la valeur patrimoniale n’est plus à démontrer ». Pour l’APMAQ, l’état général de la maison, malgré l’importance des travaux à réaliser, ne justifie pas sa démolition et la promesse de reconstruire la maison à l’identique ne suffit pas. « Aucune reconstruction, même à l’identique, ne saurait se substituer à l’intégrité de la maison actuelle », insiste Mme Nadeau.
En réponse à l’appel, les propriétaires de la maison du Bedeau ont lancé une pétition en ligne afin de présenter leur projet d’y ouvrir un restaurant, expliquer pourquoi la démolition est la seule option viable, car seulement 5 % de la structure d’origine est encore récupérable, et recueillir un maximum d’appuis de la population. « Nous proposons donc une reconstruction fidèle à l’architecture d’origine afin de sauvegarder cet emblème précieux de notre patrimoine local. Nous nous engageons à récupérer et à réutiliser autant que possible les éléments d’époque tels que les fenêtres, les décorations et les moulures, en utilisant des technologies modernes comme le nuage de points pour assurer une précision maximale », insistent les propriétaires, demandant « le soutien de la communauté » pour concrétiser leur projet qui va, selon eux, à la fois aider à préserver l’héritage culturel du Vieux-Belœil mais aussi contribuer à l’attrait touristique du secteur. Au moment d’écrire ces lignes, 86 personnes avaient signé la pétition.
Le dernier mot reviendra donc au conseil de Belœil, dans une séance publique ultérieure. Rappelons que quatre élus sur neuf font partie du CPPB et que la décision positive a été prise parce que le président Vincent Chabot a utilisé son droit de vote prépondérant pour faire pencher la balance après une égalité. Toutefois, la mairesse Nadine Viau et le conseiller Martin Dubreuil ont voté contre et leur parti Oser Belœil bénéficie d’une majorité au conseil municipal. Il est très possible que le sort de la maison soit ainsi décidé à une seule voix de majorité. « C’est pourquoi on essaie de mettre toutes les chances de notre côté afin de montrer les appuis qu’on a reçus et de permettre au conseil de faire un choix éclairé », mentionne William Dupont, copropriétaire de la maison du Bedeau.