C’est Pierre St-Germain, décédé des suites d’une grave maladie le 1er octobre dernier, qui a soumis l’idée au conseil d’administration de Patrimoine hilairemontais en 2019. « Il a eu cette idée après avoir entendu une entrevue à la radio de Jean-François Nadeau du Devoir. M. Nadeau avait raconté qu’après avoir visité la maison Paul-Émile-Borduas, il s’était rendu au cimetière de Mont-Saint-Hilaire pour voir la pierre tombale du peintre. Il a été incapable de la retrouver et déplorait qu’il n’y eût aucune indication pour guider les visiteurs », rapporte la vice-présidente de Patrimoine hilairemontais, Antoinette Leroux.
L’organisme a fait fabriquer trois enseignes par l’entreprise Desrosiers Fer Ornemental, de Mont-Saint-Hilaire. Toutes en noir, les enseignes ne contiennent que le nom de l’artiste-peintre et elles sont situées devant chacune des pierres. « Nous avons opté pour un style classique et sobre. Nous ne voulions pas que les enseignes attirent trop l’attention au détriment des autres défunts reposant en paix au cimetière. Peut-être qu’il pourrait éventuellement y avoir des éléments signalétiques à l’entrée du cimetière », ajoute Mme Leroux.
Les repères ont été installés par un employé de la paroisse, Jean Pouliot, à la suite de démarches entreprises par une membre de Patrimoine hilairemontais, Johanne Richer. « On ne ferme pas la possibilité d’avoir dans le futur d’autres repères pour des figures historiques de Mont-Saint-Hilaire comme à titre d’exemple des maires », renchérit-elle.
Les tombes sont situées à trois endroits différents dans le cimetière tout près de la clôture bordant la rue Désautels. En faisant le trajet de gauche à droite, on croise dans l’ordre les pierres tombales d’Ozias Leduc (1864-1955), de Jordi Bonet (1932-1979) et de Paul-Émile Borduas (1905-1960). La tombe de ce dernier n’occupe le cimetière de sa ville natale que depuis 1989. L’auteur du Refus global est décédé à Paris et a été d’abord inhumé dans la Ville lumière. Ses cendres ont été rapatriées à Mont-Saint-Hilaire à la suite d’une initiative menée par l’artiste André Michel et avec la collaboration de la ministre des Affaires culturelles de l’époque, Lucienne Robillard.
Un homme engagé
Mme Leroux a tenu à souligner les nombreuses qualités de l’homme derrière les nouveaux repères au cimetière, Pierre St-Germain. « Il était impliqué depuis les débuts dans l’organisme. Il était très engagé, polyvalent et un amant de l’histoire. On lui a d’ailleurs confié plusieurs tableaux qui seront prochainement dévoilés. Je l’ai rencontré dans un autobus à l’occasion des visites organisées le jour de la fête nationale. Il m’avait beaucoup impressionné et donné le goût de faire partie de Patrimoine hilairemontais. »
Le simple hasard aura voulu que les repères soient officiellement inaugurés en présence de plusieurs dignitaires le jour même du décès de Pierre St-Germain.