9 juin 2025 - 05:00
Mont Saint-Hilaire
Les pompiers ne feront plus de sauvetage en hauteur à la montagne
Par : Denis Bélanger
Les pompiers effectuent un sauvetage en hauteur. Photothèque | L’Œil Régional ©

Les pompiers effectuent un sauvetage en hauteur. Photothèque | L’Œil Régional ©

L’Université McGill devra trouver une autre solution pour les opérations de sauvetage au mont Saint-Hilaire. Depuis le 31 mai, la Régie intermunicipale de sécurité incendie de la Vallée-du-Richelieu (RISIVR) a mis fin à son service spécialisé de sauvetage périlleux en hauteur et vertical fourni par son équipe du Groupe de recherche et d’intervention en milieu périlleux (GRIMP). Une décision qui témoigne d’une mésentente entre les deux parties.
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Approuvée à l’unanimité par les membres du conseil d’administration de la Régie, cette décision s’appliquera de façon progressive. Pour les interventions de nature autre que des incendies à la Réserve naturelle Gault de l’Université McGill, la RISIVR dépêchera uniquement une équipe en garde interne. Aussi, une coordination renforcée avec les services ambulanciers et policiers sera mise en place selon le niveau de risque et les responsabilités respectives.

Rappelons que la Régie dispose aussi du Service d’urgence en milieu isolé (SUMI) lui permettant de porter secours aux personnes hors du réseau routier où les camions de pompiers et les ambulances ne peuvent accéder.

« Ce sont les autorités compétentes qui s’occuperont des sauvetages périlleux et en hauteur. La décision s’inscrit dans une volonté de revoir les processus d’intervention avec les partenaires concernés, notamment la Réserve naturelle Gault de l’Université McGill, la Sûreté du Québec, les services ambulanciers et le service de répartition d’urgence (911), afin d’assurer une réponse adaptée aux capacités et responsabilités de chacun. Bien que cela nous coûtait bon an mal an environ entre 70 000 $ et 80 000 $ annuellement, nous prenons cette décision pour des motifs d’efficacité » , explique le directeur général de la RISIVR, Pierre-Damien Arel.

Ce dernier affirme que la direction de la Réserve naturelle Gault de l’Université McGill n’a démontré aucune ouverture au dialogue pour la mise à jour du protocole d’intervention. « Chaque année, les interventions sur ce site mobilisent de manière importante les ressources de la RISIVR, souvent pour des périodes de plusieurs heures, ce qui compromet la couverture de sécurité ailleurs sur le territoire. Plusieurs de ces interventions concernent des situations non urgentes, qui pourraient être prises en charge par l’équipe de patrouilleurs de la Réserve, notamment des personnes désorientées ou en état d’ébriété. »

De son côté, l’Université McGill refuse de porter le bonnet d’âne dans cette situation. Selon l’institution, l’absence de collaboration perçue par la Régie est en fait le refus de McGill à financer seule des services de sécurité publique qui bénéficient à l’ensemble de la communauté régionale.

« L’institution ne possède pas l’exclusivité des terrains à relief accidenté sur le territoire de la Régie, et rien ne justifie qu’elle assume seule les coûts d’un service d’intervention qui relève des responsabilités, à notre avis, du service de sécurité incendie. Le directeur général de la Régie a lui-même reconnu, dans une lettre, “qu’il n’y a pas de disposition habilitante permettant à la Régie d’exiger des frais pour les sauvetages ou assistances sur le mont Saint-Hilaire”. Dans ce contexte, pourquoi une institution publique dont la mission est d’assurer la formation universitaire de nos jeunes en assumerait seule les coûts? », a répondu l’Université au journal par courriel.

L’Université McGill a tenu néanmoins à préciser qu’elle ne remet nullement en cause le travail des premiers répondants, qui ne sont pas à blâmer pour cette situation.

Pour faire face à cette impasse, McGill dit collaborer avec la Ville de Mont-Saint-Hilaire.

« Comme élu responsable et interlocuteur direct, ce dernier a exprimé clairement sa volonté d’assumer un leadership actif afin d’assurer une réponse cohérente et durable à cet enjeu de sécurité publique. Nous saluons cet engagement et continuerons de travailler étroitement avec lui », renchérit l’Université.

De son côté, le maire Marc-André Guertin s’est abstenu de commenter. Il dit vouloir prendre d’abord le temps d’échanger avec les parties concernées afin de bien comprendre les différents points de vue avant de formuler une déclaration officielle.

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