Le projet est mené par Chagall Design et Gestion Bernard Pepin et se présente en trois phases. La première phase consiste en un immeuble commercial et résidentiel. Le premier étage est dédié à des commerces de proximité. Les deux autres étages accueilleront du résidentiel.
La deuxième phase représente la construction de cinq maisons contiguës. Finalement, la troisième phase se compose de deux bâtiments à logements, dont un immeuble qui s’étend sur quatre étages pour accueillir 12 logements. Les stationnements pour l’ensemble des bâtiments seront souterrains.
Les plans de la première phase deviendront publics le 23 septembre à la séance du conseil de la Ville de Belœil. Ils ont été dévoilés en primeur à une quinzaine de citoyens qui seront directement touchés par ces travaux.
La hauteur des bâtiments a fait sursauter plusieurs d’entre eux. Deux bâtiments auront respectivement trois et quatre étages. Les riverains croient que ce détail jurera avec l’ensemble du quartier. Le revêtement en brique ne respecte pas le côté champêtre du Vieux-Belœil, estiment-ils.
« Pour moi, il n’y a pas de souci de garder le cachet du Vieux-Belœil. C’est très moderne. À mon avis, ça va moins bien vieillir que le reste. Et nous, on va y perdre », craint une résidente.
« Les gens viennent dans le Vieux-Belœil. Ils trippent. Vous allez mettre un bloc d’une froideur. Ça n’a pas de bon sens. Je trouve ça dommage, tout ce qui est fait. On dirait qu’on a détruit le Vieux-Belœil avec des projets comme ça », poursuit la propriétaire de la boutique L’Antilope, Nathalie Bardier.
D’autres préoccupations ont été partagées, dont l’étroitesse des rues, la construction d’un stationnement sous-terrain qui pourrait créer des dommages aux fondations des maisons et le peu de stationnements. De plus, les travaux sont planifiés en 2020. C’est aussi le cas du projet du Carré Saint-Jean-Baptiste qui consiste aussi à construire des bâtiments mixtes résidentiels et commerciaux à quelques mètres de là.
À plusieurs reprises, les participants à la soirée ont mentionné leurs frustrations concernant des obligations de rénover leurs propres bâtiments selon des normes strictes pour respecter le caractère patrimonial des bâtiments. « On a été obligés [de se conformer] à des règlements pour des matériaux, des couleurs, pour ci, pour ça. On arrive et ça l’air d’une école [les nouveaux plans] », mentionne l’une d’entre elles.
« Enfin un projet »
Rappelons que le bâtiment de l’ancien IGA est délaissé depuis 2005. Plusieurs projets ont été présentés au comité consultatif d’urbanisme (CCU). Certains projets ont été refusés par le CCU et d’autres ont été abandonnés en raison d’un manque de rentabilité.
« Enfin, on a un projet qui a plus de sens que tout ce qu’on a vu auparavant […] C’est notre chance de revitaliser le quartier », affirme la mairesse Diane Lavoie, qui assure que les commentaires seront pris en considération, notamment pour l’élaboration des deux autres phases, dont les plans n’ont pas encore été élaborés.
De son côté, le conseiller du district, Guy Bébard, a renchéri. « Vous faites part de beaucoup de choses négatives, mais il y a quand même des côtés positifs. La clientèle, qui peut s’implanter là, va peut-être aller à L’Antilope et n’utilisera pas la voiture. Ça vous fait une clientèle, potentielle toujours, qui va fréquenter le Vieux-Belœil dans tout ce qu’il offre sans utiliser la voiture. »
Processus règlementaire
Le 26 août, les élus ont adopté le premier projet de règlement du plan d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA) du lotissement. Une consultation publique se tiendra à la séance du conseil du 23 septembre. La population pourra s’exprimer sur les détails du projet à ce moment, quelques instants avant que les élus adoptent ou non le deuxième projet de règlement. S’il n’y a pas d’opposition, le tout se finalisera en séance du conseil le 28 octobre. Concernant l’émission des permis de construction, chacune des phases sera approuvée individuellement.
Les élus se prononceront aussi le 23 septembre sur le deuxième projet de règlement qui permettra une modification au zonage. Pendant cette séance se tiendra une assemblée publique de consultation où les personnes intéressées pourront aussi se faire entendre. Ensuite, le conseil décidera s’il adopte ou non le projet de règlement. La modification de zonage consiste à permettre les habitations unifamiliales contiguës de cinq unités, permettre les bâtiments mixtes avec un maximum de huit logements et des immeubles permettant un maximum de 18 logements.
Si le second projet de règlement de modification de zonage est adopté le 23 septembre comme prévu, un avis aux personnes intéressées ayant le droit de signer une demande d’approbation référendaire sera publié. Les citoyens auront huit jours à compter de la publication de cet avis pour demander la tenue d’un registre.