« Le problème est le déplacement d’une zone chaude vers une zone froide. C’est quelque chose qu’on dénonce. On y voit un gros risque autant pour les résidents que pour les collègues. Il suffit d’une seule erreur en mettant ou en enlevant un équipement de protection », craint le président de la CSN au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Est, Daniel Larouche.
Les employés en soins infirmiers, soins d’assistance et du service d’hygiène et de salubrité peuvent être transférés d’un centre à l’autre. Le nombre d’employés est déterminé selon l’évolution de la situation et des besoins engendrés par la pandémie et a toujours pour but d’assurer la continuité des soins à la population, mentionne le porte-parole du CISSS, Hugo Bourgoin.
Selon ce dernier, le CISSS ne sanctionnera pas les employés qui refusent de se déplacer dans une autre installation par des amendes. Des rumeurs circulent comme quoi les employés pourraient recevoir une amende entre 1000 $ et 6000 $, ce qui n’a pas été prouvé.
« On a beaucoup entendu parler de menaces d’obliger d’accepter les déplacements. C’est du chantage émotif. […] On comprend tout à fait dans quelle crise on est, mais ce n’est pas de cette façon qu’ils vont aller chercher l’adhésion des salariés », s’inquiète M. Larouche.
Peu protégé
Le syndicat a reçu plusieurs dénonciations de ses membres, concernant notamment des équipements de protection insuffisants et d’une salubrité déficiente.
« Ça les a beaucoup touchés de voir dans quelle position ces gens vivaient. Je ne vise pas les gestionnaires qui devaient gérer la situation avec moins de personnel. Ce n’est pas évident », ajoute M. Larouche.
Selon le porte-parole du CISSS, la priorité du CISSS de la Montérégie-Est est d’assurer la sécurité autant de son personnel que de la clientèle. « À l’heure actuelle, notre établissement applique les directives émises par le ministère de la Santé et la santé publique, notamment en ce qui concerne le port des équipements de protection individuelle et le processus de dépistage des employés. […] Plusieurs mesures sont en place afin de protéger nos employés et notre clientèle. Nos employés travaillant dans les zones où des cas de COVID-19 ont été confirmés doivent retirer leurs uniformes avant de quitter leur lieu de travail, porter et enlever correctement les équipements de protection individuelle durant leur quart de travail et respecter rigoureusement les mesures d’hygiène. »
Démissions
Selon le syndicat, le CISSS de la Montérégie-Est a connu une vague de démissions de préposées aux bénéficiaires. En plus des problématiques soulevées ci-haut, les conditions salariales ne satisfont pas. La prime annoncée par le gouvernement les a même insultés.
« Pour une préposée aux bénéficiaires dans une unité de soin, le 8 % de prime signifie environ 1,79 $ par heure. Il y a eu beaucoup de messages de démotivation. Il y a eu beaucoup de démissions. C’est assez alarmant. Dans ces conditions, ils ne veulent plus travailler. Il y a de belles paroles, mais concrètement, c’est nettement insuffisant », affirme le président de la CSN.
Le CISSS n’a pas été en mesure de quantifier les démissions des préposées aux bénéficiaires depuis le début de la crise. Les données de cette période ne sont pas encore disponibles, poursuit M. Bourgoin.
« Nous sommes conscients que la situation exceptionnelle à laquelle nous faisons face est extrêmement exigeante pour notre personnel. Le CISSS de la Montérégie-Est est soucieux et met en place plusieurs actions concrètes afin d’assurer un milieu de travail satisfaisant pour tous. Nous discutons quotidiennement avec les représentants syndicaux afin de trouver des mesures visant à atténuer les impacts sur notre personnel », mentionne M. Bourgoin.
Depuis la mi-mars, le CISSS a intégré près de 900 nouveaux employés afin de soutenir et alléger la charge du personnel. De ce nombre, on retrouve 127 préposées aux bénéficiaires et 206 aides de service afin de soutenir les équipes de soins infirmiers et d’assistance telles les préposées aux bénéficiaires.