Cette réflexion m’est inspirée par la décision récente du Comité de déontologie policière qui a statué qu’une policière de la Régie de police Richelieu–Saint-Laurent (voir texte en page 10) a commis une faute dans son enquête sur un accident de la route. En fait, elle a notamment rédigé et envoyé un rapport qu’elle savait erroné, avant de s’absenter pendant quatre semaines de vacances. L’accident s’était produit la veille de son dernier jour de travail. La policière aurait-elle agi ainsi si elle était rentrée au poste la semaine suivante au lieu d’être en congé? On ne le saura jamais. Le rapport erroné n’est qu’un de quelques éléments qui sont reprochés à l’agente. Mais je ne suis pas surpris que la situation se soit passée.
Personnellement, je déteste hériter d’un gros dossier complexe un ou deux jours avant de partir en vacances. Quand j’étais plus jeune et con, je ne disais jamais non et prenais un dossier compliqué à écrire peu de temps avant mes vacances. Les risques d’erreurs ou de mauvaise compréhension peuvent être grands dans ce contexte. Maintenant, j’ai appris, je refuse et demande de le confier à un autre.
Autre chose que j’ai apprise avec le temps, lorsque vous consultez un professionnel, évitez que le dossier ou le premier rendez-vous soit pris la semaine avant ses vacances. Pourquoi? Le professionnel prend des notes, mais ne fera son rapport que des semaines plus tard. La personne a le temps d’oublier certains éléments, car ce n’est pas aussi frais dans sa mémoire. Ça m’est arrivé personnellement pour une inspection de maison plus poussée. J’avais dû mettre des énergies pour faire corriger le rapport. Des fois, le professionnel a le temps de pondre quelque chose avant de prendre son long congé, mais c’est bâclé. Je l’ai vu sur une base personnelle pour une estimation d’assurance vie, mais aussi de la part d’un porte-parole d’une organisation dans le cadre de mes fonctions journalistiques.
Les situations que je vous énumère sont impossibles à toujours éviter, car il n’y a pas de solution miracle au « mauvais timing ». Réduire la charge de travail des employés la semaine avant leurs vacances est utopique à mon avis, surtout à l’ère de la pénurie de main-d’œuvre. Il ne faut toutefois pas hésiter à déléguer ou à demander de l’aide et il y aura ainsi des chances qu’il y ait moins de pots cassés.
Une meilleure organisation du travail peut aussi aider. Je me souviens d’une bonne connaissance à moi qui s’en allait en congé de paternité pour son premier enfant. Son patron avait décidé pour la semaine à venir de le mettre immédiatement dans la rédaction du bilan d’année, projet de longue haleine qui n’était pas à réaliser rapidement. Un de mes anciens supérieurs m’avait aussi donné des dossiers peu complexes à quelques jours d’accueillir ma fille. J’avais notamment hérité d’une entrevue avec Georges St-Pierre. Oui, je fais le fanfaron, un petit peu.
