Une documentation crédible publiée en Suède et relatée par Thomas Gerbet décrit les impacts négatifs environnementaux de la gigantesque usine suédoise, similaire à celle en construction au Québec. Les émissions polluantes dans l’air par l’usine suédoise comprennent du nickel, du cobalt, du lithium et de l’ammonium. Dans l’eau, sont rejetés du nickel, du cobalt et du lithium, entre autres. Et ce sont ces mêmes produits qui seront émis au Québec, a confirmé Northvolt.
En 2022, le MELCCFP du Québec a réalisé une évaluation préliminaire des dangers liés à la présence de lithium en milieu terrestre, à partir d’une revue de la littérature. Le rapport nous apprend que, chez les végétaux, à des concentrations élevées, le lithium engendre des nécroses, une diminution du taux de germination, de la biomasse et de la croissance. Chez les invertébrés terrestres, l’exposition au lithium entraîne une diminution de la croissance, de la maturation et de la reproduction, et l’effet peut être létal au-delà d’un certain seuil. Enfin, chez les mammifères, le lithium affecterait le système nerveux central, les fonctions rénales et hépatiques, en plus d’impacter la reproduction, la prise de poids et la survie.
Lorsque questionnée au sujet des contaminants de Northvolt, Maryse Bouchard, professeure de santé environnementale à l’INRS, explique qu’au Québec il n’existe aucune norme pour ces rejets (lithium, nickel et cobalt), car ce sont de nouveaux contaminants « émergents » issus des nouveaux procédés. « On n’est pas prêts à ce que les activités de Northvolt commencent. On sait que le lithium modifie le fonctionnement du cerveau et interfère avec certains neurotransmetteurs. » Elle cite une étude parue en 2023, menée sur plusieurs dizaines de milliers de personnes en Europe, qui démontre que la présence de lithium dans l’eau potable augmente le risque d’autisme chez les enfants. Force est de conclure qu’il manque de données pour prendre des décisions appuyées par la science, pour la gestion des risques.
En plus, le risque d’incendie ou d’explosion des matières inflammables avec fumées toxiques dans l’air, qu’ils soient sur le site ou sur le trajet des convois en zone urbaine à haute densité, soulève également des craintes. Les services d’incendie, ambulanciers et de soins de santé de la région ont-ils la capacité de faire face rapidement à une catastrophe écologique pouvant entraîner de multiples blessés, des maisons détruites et des milieux naturels dévastés ?
Ceci étant, le choix actuel du site de l’usine Northvolt est questionnable puisqu’il pose des défis et comporte des risques importants, à cause de la proximité des quartiers résidentiels ; des rejets de contaminants dans la rivière Richelieu, source d’eau potable pour près de 300 000 personnes ; et de la survie menacée de 60 espèces de poissons d’eau douce, comme le chevalier cuivré, qui n’est présent que dans le Richelieu. Son bassin versant irrigue les terres agricoles qui occupent près de 70 % du territoire régional. Fait non négligeable, la Montérégie est le grenier du Québec. Ses terres fertiles et ses vergers ne doivent pas être sacrifiés.
Le prix à payer pour le projet Northvolt n’est-il pas trop élevé, compte tenu des faits discutés ? Nous prenons pour acquis notre santé et nos ressources. La perte de ces acquis a un coût. Le Québec bénéficiera-t-il vraiment de ce projet ?
Le Comité Action Citoyen – Projet Northvolt