Avant d’acheter ma maison, j’ai vécu dans un logement sur le boulevard Laframboise, à Saint-Hyacinthe. Ce n’était pas le soleil qui me réveillait, mais le bruit des voitures. Ou les pas des voisins au-dessus de ma tête. Quand j’ai emménagé dans ma maison, j’ai été déconcerté par le silence de la nuit. Tout le village dormait. Je ne pourrais plus m’en passer, je pense.
Je lisais cette semaine, comme vous tous, le reportage du Journal de Montréal et leur sondage Léger sur les villes du bonheur. Personne de la région n’a été surpris de constater que Mont-Saint-Hilaire figure au 2e rang du palmarès. Tout comme Saint-Basile- le-Grand et Belœil, d’ailleurs, qui se classent avantageusement dans ce top 50. On remarque que ce sont surtout les villes de taille moyenne où il fait bon vivre. On ne trouve pas Montréal dans le lot.
Pourquoi? On parle de choses que l’on sait déjà : la montagne, la nature, les services, la qualité de vie. La fameuse montagne! « Tout le monde pense à la montagne, mais 42 % du territoire municipal fait l’objet de mesures de protection. Il y a beaucoup de nature en ville », a répondu le maire de Mont-Saint-Hilaire, Marc-André Guertin, en entrevue.
L’article rapporte toutefois que l’Association des citoyens de Mont-Saint-Hilaire trouve que la Ville se développe trop rapidement. On craint une haute densité résidentielle, une hausse de la circulation, une diminution de la qualité de vie.
Je dis tout ça parce que, depuis quelques années, comme observateur de l’actualité locale, j’ai plusieurs sujets qui me préoccupent. L’un d’eux est la densité. Nos villes, qui sont membres de la Communauté métropolitaine de Montréal, doivent travailler pour densifier toujours plus la construction résidentielle : mettre plus de monde au même endroit. Je comprends l’idée et les avantages de freiner l’étalement urbain, que ce soit pour protéger les milieux naturels et les terres agricoles, optimiser les infrastructures urbaines, favoriser le transport en commun ou le transport actif, rendre les logements plus abordables (mettons) et réduire les émissions de gaz à effet de serre. C’est vrai.
Mais c’est une vision très « macro » de la vie humaine. On gère l’espace, mais je pense qu’on oublie parfois l’humain. Combien d’élus et de fonctionnaires qui vantent les mérites de la densification vivent dans un logement 4 ½ dans un grand complexe de 42 logements?
C’est pour moi l’un des sujets qui me trouble le plus. Je sais que la densification est une solution inévitable. J’ai peur toutefois que, dans quelques décennies, on se rende compte que la population vivra tout entassée, mais pas nécessairement plus heureuse. Qu’on se rende compte que nous avons troqué le lever du soleil contre le bruit de la circulation au nom du progrès. Je n’ai pas de solutions… juste un constat.