20 septembre 2023 - 07:00
Lettre ouverte en réponse à l’éditorial « Un petit peu plate »
Par: L'Oeil Régional
Vincent Guilbault utilisait habilement l’expression « chuchoter à l’oreille des élus » dans son dernier éditorial au sujet du Manoir Rouville-Campbell. Bien qu’elle ne soit pas de lui, l’expression attire l’attention avec efficacité. Les citoyens et citoyennes seront donc à même de se demander qui au fond décide de ce qui se passe avec le Manoir? Et voilà que les théories toutes plus farfelues les unes que les autres pourront émerger à nouveau dans l’imaginaire collectif.
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Pourtant, bien qu’il est fort probable que quelques spéculateurs aient tourné autour du Manoir depuis le début de l’annonce, le comité des sages est loin d’être formé de vilains entrepreneurs véreux en train de découper le gâteau comme on pourrait se l’imaginer dans une scène de mauvaise mini-série. Ce sont des personnes qui ont été choisies pour leurs compétences et la pertinence de l’implication de leur organisation dans la mise en œuvre d’un projet collectif aussi important. Ces organisations sont nommées dans le rapport de travail.

Je reviens à la question de la transparence évoquée par M. Guilbault : pourquoi donc ne pas nommer les membres du comité? Pourquoi garder discrète l’identité des gens qui ont pris part aux discussions? Justement pour leur éviter de subir la pression et l’insistance de personnes, parfois bien intentionnées, parfois moins, qui souhaitent défendre leurs idées ou leurs intérêts auprès des élus ou des personnes avec qui ils travaillent. Simplement pour les protéger d’intimidation ou de pression indue qui vient avec le rôle de prendre des décisions importantes. Avec la fonction d’élus viennent quelques revers comme l’insatisfaction parfois intense de certaines personnes. Plusieurs fois depuis que nous sommes au conseil de ville de Mont-Saint-Hilaire, je me suis demandée jusqu’où pouvait aller quelqu’un qui n’est pas d’accord avec les idées que l’on défend.

En regardant certaines séances de conseil depuis notre élection et d’autres bien avant, je crois qu’il est assez simple de comprendre pourquoi ces citoyens et l’administration ne souhaitent pas faire subir à nos précieux collaborateurs la pression constante que nous vivons. Bien sûr, pour les élus, les menaces et l’intimidation, cela fait partie du travail. Mais ce n’est pas un sentiment que l’on souhaite partager avec des collaborateurs qui offrent leur temps et conseil gracieusement. Sans compter que les gens ont tout à fait le droit de ne pas avoir envie d’être identifiés sur un dossier autant médiatisé.

N’en déplaise à plusieurs, les rencontres du comité des sages (un comité consultatif et non décisionnel, faut-il le rappeler) ne se font pas autour de verres de champagne et de cigares cubains. Les discussions sont surtout teintées du professionnalisme de vos élus et des personnes qui les entourent et de leur préoccupation à prendre les meilleures décisions à l’égard du bien collectif qu’est devenu le Manoir Rouville-Campbell.

Les informations contenues dans le rapport sont peut-être plates, mais elles démontrent que nous faisons le travail comme il se doit pour qu’un projet collectif aboutisse, dans les meilleurs intérêts de la collectivité. Pour ce qui est du rythme municipal, je suis la première à trouver que les processus sont parfois interminables, mais les contrôles et contrepoids assurent justement que les décisions ne sont pas prises à la légère et que des processus clairs et transparents sont en place. Ce legs important nous aura aussi permis de préserver deux boisés et un accès à la rivière, qui sont en soi (sans parler du fait que l’édifice et le site sont des merveilles) des gains importants pour l’avenir de notre communauté.

Non, nous ne sortirons pas avec une idée de station spatiale internationale autour du Manoir. Mais qu’il devienne un lieu de rassemblement superbe et qui fait honneur à notre ville, j’y compte bien.

Et même si au bout du compte on se retrouvait simplement avec un nouveau service hôtelier, ce sera parce que cela aura été la décision la plus rationnelle, autant pour la préservation du patrimoine immobilier exceptionnel que constitue à présent le petit bijou du district 5, pour le bénéfice de notre collectivité.

Pour le comité, le conseil et l’administration, ce n’est qu’une nouvelle étape dans la longue vie de ce magnifique domaine. Et je rappelle que nous n’avons pas dit notre dernier mot.

Mélodie Georget, conseillère municipale, district 5 De la Seigneurie
Mont-Saint-Hilaire

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