8 juin 2022 - 07:00
L’histoire Cendrillon de Bertrand Godin
Par: Denis Bélanger
Bertrand Godin montre fièrement sa médaille.
Photo gracieuseté

Bertrand Godin montre fièrement sa médaille. Photo gracieuseté

Le pilote automobile Bertrand Godin a eu l’ultime consécration le 28 mai dernier à Toronto en étant intronisé au Temple de la renommée du sport automobile canadien. En jetant un court regard sur sa carrière, il reconnaît que son parcours a été une véritable histoire Cendrillon. Les premiers chapitres de ce récit se sont d’ailleurs déroulés sur une piste de kart à Saint-Charles-sur-Richelieu.

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« Un prix comme ça dépasse vraiment ce que j’anticipais de connaître comme carrière. Il faut se dire que la lumière est peut-être loin au bout du tunnel, [mais] chaque pas nous [en] rapproche. Il faut continuer d’y croire et d’accepter les défis pour atteindre nos buts. » Bertrand Godin a voulu être pilote ce jour de 1978 où Gilles Villeneuve a remporté le Grand Prix du Canada de Formule 1. Le sport automobile est assez dispendieux, mais Godin a su faire sa marque parfois avec de modestes moyens.

Quand il a commencé à courir sur les pistes de SH Karting, le pilote avait un timide bolide. « J’avais comme une espèce de boîte de carton. Mes parents ne voulaient pas que je m’achète un kart au début. À la première course, j’ai compris que j’avais des croûtes à manger. J’avais terminé avant-dernier et je pensais que j’étais nul. J’ai toutefois continué. »

Des histoires semblables à cette dernière ont été nombreuses. Bertrand Godin avait investi près de 8000 $ pour obtenir un volant. Il n’a toutefois pas terminé premier. Il a appris de cette expérience et a continué de persévérer. Il s’est notamment envolé en 1992 en Europe avec quelque 200 $ dans les poches. Ce refus d’abandonner le rêve lui a permis entre autres de rouler trois ans en Formule Ford en France, où il a été vice-champion deux années consécutives.

Il est retourné en Amérique du Nord en 1995. Deux années plus tard, en 1997, il a signé la plus importante victoire de sa carrière en remportant le Grand Prix du Canada en Formule Atlantique sur le circuit Gilles-Villeneuve. L’année suivante, il est allé tenter sa chance en Formule 3000. Par la suite, il a fait des apparitions sporadiques à différentes courses. Il a effectué son retour sur le circuit Gilles-Villeneuve en 2018. Puis, en 2019, il s’est engagé pour la première fois depuis longtemps dans une saison complète en Formule 1600.

Le pilote de 54 ans, qui est notamment instructeur à l’École nationale de police, assure avoir plusieurs courses en lui. « Le plus important est d’avoir la passion pour le sport. À mon âge, ça demande beaucoup de discipline pour l’entraînement physique. Il faut aussi bien gérer les repos. Quand tu embarques dans la voiture de course, les réflexes sont toujours là. »

Un moment simplement retardé

L’intronisation au Temple de la renommée, qui regroupait les cuvées 2020 et 2021, devait d’abord avoir lieu en février durant le Salon de l’auto de Toronto. Le tout a évidemment été repoussé à la fin mai en raison du contexte sanitaire. La soirée a regroupé les intronisés de 2020 et 2021. Chaque nouveau membre du temple n’avait environ que cinq minutes d’allocution. Godin assure avoir livré tout ce qu’il devait dans ce tour de piste au micro. « J’ai pu remercier tous ceux qui m’ont aidé en carrière. C’est quelque chose que de retrouver son nom aux côtés de grands pilotes. Une vidéo relatant notre carrière a été présentée. Ça m’a rappelé de bons souvenirs. »

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