7 décembre 2022 - 07:00
Exposition Numains jusqu’au 8 janvier au MBAMSH
L’humain toujours au cœur de la démarche de Dominic Besner
Par: Olivier Dénommée
Dominic Besner présente au Musée des beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire le fruit de sa démarche artistique récente avec des œuvres volontairement ambiguës. Si plusieurs de ses œuvres sont très colorées, une série très récente de toiles en noir et blanc est aussi présentée pour la première fois en exposition. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

Dominic Besner présente au Musée des beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire le fruit de sa démarche artistique récente avec des œuvres volontairement ambiguës. Si plusieurs de ses œuvres sont très colorées, une série très récente de toiles en noir et blanc est aussi présentée pour la première fois en exposition. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

Jusqu’au 8 janvier, le Musée des beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire (MBAMSH) accueille l’artiste peintre Dominic Besner et son exposition Numains. Si l’artiste s’est notamment fait connaître pour ses œuvres colorées et ses personnages androgynes au visage blanc, cette nouvelle exposition permet d’explorer une facette plus personnelle dans son art tout en rappelant l’importance de l’humain dans sa démarche.
Publicité
Activer le son

En entrant dans la salle, les visiteurs sont rapidement confrontés à l’installation donnant son titre à l’exposition : « Numains » est composée de 439 gants de différentes couleurs suspendus, représentant l’unicité. « Les humains sont tous différents les uns des autres. Il y a une diversité qui apporte une richesse, de nouveaux courants culturels et une nouvelle énergie », raconte l’artiste. Selon lui, ce message humaniste se traduit aussi dans ses peintures. Quant au titre, il s’agit d’un lapsus, un heureux mélange entre « nous », « mains » et « humains », des thèmes récurrents pour Dominic Besner. « Avec la pandémie, les contacts ont été très limités, de peur d’attraper quelque chose, mais les mains qui pendent ont l’air de vouloir nous toucher. »

L’autre œuvre bien en évidence dans la salle est l’imposant « Lost Angel », un polyptyque de neuf panneaux. Les références à la religion y sont bien présentes. « J’ai toujours été fasciné par les églises, pas nécessairement pour le côté religieux, mais par leurs grands espaces, leur vide, l’odeur de l’encens et les chauves-souris! »

Nouvelle série

Si Dominic Besner a toujours apprécié le côté dynamique des œuvres colorées, il s’est penché ces dernières années sur une série de toiles essentiellement en noir et blanc, dévoilant un côté plus personnel à ses œuvres avec de nombreuses références à sa propre enfance sur une ferme en Ontario. « Enfant, je me sentais différent. Je m’exilais dans le monde que je me créais. […] Cette exposition, c’est le résultat de ma recherche, mon sensible, mon monde qui parle. C’est ce qui m’a sauvé étant jeune. Les œuvres sont des morceaux de mon enfance interprétés à ma façon », soutient l’artiste, qui précise toutefois qu’il ne se considère pas comme un artiste tourmenté. « Je m’intéresse à l’humain, qui a du beau même s’il a aussi son côté sombre. »

Il estime d’ailleurs que « chaque personne a un univers à elle », qui l’amènera à analyser ses œuvres en fonction de son propre vécu. « Je crée à partir de ce que je ressens, mais à chacun de l’interpréter à sa façon ensuite. » Dominic Besner n’hésite pas à confondre les visiteurs pour les inciter à se forger leur propre interprétation. « Dans le catalogue de l’exposition, je trouve important que le texte lié à chaque œuvre amène le lecteur dans une autre direction. Je ne crois pas que l’œuvre doit donner la réponse : je préfère garder le mystère et laisser les gens fouiller dans leur propre vécu. »

L’exposition Numains est au MBAMSH jusqu’au 8 janvier. Info : mbamsh.com.

image