25 juin 2024 - 05:00
Deuxième album de la pianiste Élisabeth Pion
« L’Impératrice » Hélène de Montgeroult sous les projecteurs
Par: Olivier Dénommée
Pour son deuxième album, Amadeus et l’Impératrice, l’Otterburnoise Élisabeth Pion (à droite) collabore avec Mathieu Lussier. Photo Sue Parkhill

Pour son deuxième album, Amadeus et l’Impératrice, l’Otterburnoise Élisabeth Pion (à droite) collabore avec Mathieu Lussier. Photo Sue Parkhill

La pianiste classique Élisabeth Pion, originaire d’Otterburn Park, continue d’emprunter des chemins surprenants, elle qui a lancé la semaine dernière son deuxième album, Amadeus et l’Impératrice, un enregistrement fait sur instruments anciens avec Mathieu Lussier et Arion Orchestre Baroque consacré autant à la musique de Mozart que de la compositrice française Hélène de Montgeroult (1764-1836), un nom qu’elle s’efforce à faire découvrir au plus grand nombre.
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En entrevue, Élisabeth Pion est heureuse d’enfin lancer son nouvel album, l’aboutissement d’un long processus créatif en collaboration avec Mathieu Lussier et Arion. « C’est malade qu’il sorte enfin! La série de concerts et l’enregistrement ont eu lieu en octobre dernier, ça me paraît si lointain aujourd’hui et j’avais hâte que les gens puissent entendre ce qu’on a fait. » Amadeus et l’Impératrice se distingue de son précédent album, Femmes de légende paru en 2023, qui était un enregistrement solo au piano, laissant cette fois place à un orchestre complet.

« Ceux qui me connaissent ne sont pas surpris de cette direction, que je voulais différente du premier album pour montrer une autre de mes facettes comme artiste. Ça a été un vrai plaisir de travailler avec Mathieu Lussier, un vrai geek de la musique classique que j’ai rencontré en 2021 et qui a fait un fabuleux travail d’arrangements. »

C’est Mathieu Lussier qui signe les arrangements de l’Ouverture « l’Impératrice », reprenant des passages d’autres compositions de Montgeroult pour donner une œuvre orchestrale en trois mouvements. « L’Impératrice » est d’ailleurs le surnom que les admirateurs lui ont donné. Le directeur artistique d’Arion Orchestre Baroque a aussi arrangé une des études de Montgeroult pour en faire Romances sans paroles, une version pour pianoforte et cordes.

De son côté, Élisabeth Pion a exprimé son côté créatif dans les cadences improvisées dans les deux concertos enregistrés sur cet album, soit Concerto pour pianoforte no 1 en mi bémol majeur de Montgeroult et Concerto pour pianoforte no 24 en do mineur de Mozart, deux œuvres composées presque simultanément.

« J’espère que les gens seront curieux d’entendre la musique de Montgeroult, une contemporaine de Mozart. J’adore Mozart de tout mon cœur, mais c’était essentiel aussi d’accorder une place importante pour Hélène de Montgeroult et montrer les points communs entre les deux. Ils sont tous deux assez théâtraux dans leur musique et avec un certain sens de l’humour. Ce sont deux grands compositeurs classiques et je pense que l’œuvre de Montgeroult n’est pas qu’une curiosité et a parfaitement sa place dans cet album », insiste la pianiste.

Elle croit d’ailleurs que l’album Amadeus et l’Impératrice s’écoute et s’apprécie d’un trait, lui qui recrée plutôt bien la courbe d’intensité d’un concert. L’album a été lancé le 21 juin sur l’étiquette Atma Classique.

Troisième album encore en réflexion

L’Otterburnoise a lancé deux albums en un an, mais la réflexion n’est pas encore arrêtée quant au thème de son troisième chez Atma Classique.

Au moment de l’entrevue, elle était en résidence artistique à Barcelone pour travailler sa facette de compositrice, un mode de pensée complètement différent de celui d’interprète, mais qu’elle aime explorer depuis quelques années – rappelons qu’elle a inséré une composition originale dans son premier album –, mais elle ne sait pas encore si elle veut dédier un album complet à sa propre musique ou aller complètement ailleurs. « Atma ne me pousse pas pour produire un autre album tout de suite. Je pense qu’il sait que je vais arriver bien assez tôt avec une idée plus précise! »

Après sa résidence à Barcelone, elle ira cet été à Banff pour entendre les conseils du grand pianiste québécois Marc-André Hamelin, une importante source d’inspiration pour elle, et les prochains mois ne seront pas de tout repos, avec de nouvelles pièces à apprendre et quelques performances, dont des concours, à l’international. Il sera aussi possible de l’entendre sur d’autres enregistrements dans la prochaine année, comme le Concerto en sol pour piano de Ravel, enregistré avec l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières.

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