Oui, j’en conviens, chaque citoyen a le droit à sa quiétude. Les citoyens ont le droit de s’opposer, les règlements le permettent. Mais est-ce vraiment justifié ? Une des raisons avancées est la crainte d’augmentation du trafic. Beaucoup de personnes vivant avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA) de niveau élevé ne peuvent pas conduire. Si on s’était donné la peine d’écouter un peu ou de comprendre ce qu’est le TSA, peut-être que les citoyens auraient agi autrement.
J’espère que c’est au moins la vraie raison et ce n’est pas un préjugé défavorable envers la clientèle autiste. Aucun citoyen ne dirait ouvertement qu’il ne veut pas de cette clientèle. Quand on ignore ce que c’est le TSA et toutes ses nuances, on se fie qu’aux stéréotypes et aux images projetées dans les médias. Le personnage autiste de Dustin Hoffman dans Rain Man est assez spectaculaire. Aucun autiste n’est pareil. Les caractéristiques diffèrent d’une personne à une autre. De plus, ce qui peut être vu comme des caprices est une incapacité réelle à pouvoir comprendre ou accepter une situation.
Une crainte que je n’ai toutefois pas entendue, c’est celle que quelqu’un s’échappe sans autorisation et décide de s’introduire chez un voisin. Je peux reconnaître que voir un inconnu entrer à l’improviste dans sa cour peut être très inconfortable. Je ne serais pas surpris qu’elle soit toutefois présente.
La promotrice du projet a un gros travail de vente à faire pour que LA CASA prenne forme. Je ne suis pas convaincu qu’elle réussisse. L’entêtement et l’intolérance des gens étaient tellement grands ces dernières années. L’être humain a bien de la difficulté à vivre avec ses pairs.
J’ai un peu de tristesse pour les gens concernés, encore plus pour les proches d’une personne vivant avec un TSA. Le quotidien des parents d’enfants autistes n’est jamais simple. Les ressources comme LA CASA sont nécessaires pour leur donner de l’oxygène et du répit.
Si j’étais promoteur de l’initiative, j’aurais présenté des per-sonnes de la clientèle visée. Les personnes vivant avec un TSA sont autant attachantes que les autres. Il ne faut pas se laisser distraire par leurs crises, leur comportement différent ou encore leur dialogue qui est parfois saccadé. Non, je n’ai pas d’enfant autiste, mais j’en ai dans mon entourage. Et je peux vous dire que j’ai une admiration énorme pour les parents de ces enfants. Prenez le temps aussi de discuter avec ces parents. Vous allez peut-être changer d’avis.
Je suis peut-être trop optimiste, mais j’espère avoir marqué des points chez les plus sceptiques.