Ça reste une intersection merdique, n’ayons pas peur des mots. Ma collègue et moi avons été prendre en images les fleurs qui soulignent le décès de cette jeune femme. Sur papier, tout est beau selon le MTQ. Mais sur place, je confirme que l’intersection est un foutoir. Le chemin de fer qui coupe l’intersection rend la configuration difficile à utiliser pour les automobilistes. À peine engagés sur la traverse, les piétons sont confrontés à une main clignotante poussant à la marche rapide. Les voitures, en sens inverse, ont aussi le droit de tourner à droite et de couper les piétons s’ils ne sont pas trop prudents.
Bien sûr, c’est comme ça partout. Mais ici, ça rend nerveux. Personnellement, j’ai un bon pas et je suis encore jeune. Pourtant, je peine à traverser à temps. Et si je m’y prends trop tard, je peux rester coincé sur le terre-plein, sans pouvoir actionner le bouton pour le feu de circulation piétonnier. À 70 ans, je ne traverserai pas à cet endroit.
C’est difficile à expliquer. Tu ne te sens pas en sécurité. C’est vrai, les statistiques disent le contraire.
La mairie veut attendre les conclusions de la police avant d’apporter des modifications. Le MTQ ira jeter un œil, mais assure déjà que tout est beau… Pourtant, sur les réseaux sociaux, les piétons avouent ne pas se sentir en sécurité. Je sais, ça n’a rien d’un sondage scientifique. Mais parfois, écouter son instinct, ça vaut toutes les études du monde.
Tournage d’envergure
Petite note sur X-Men. Nous aurions aimé vous en dire plus. Vraiment. Je comprends tous les intervenants de n’avoir pas voulu parler. Je pense aux employés municipaux, aux organismes informés de la présence du tournage, etc. C’est un tournage confidentiel et je n’aurais pas parlé non plus. Si ce n’était des nombreuses rumeurs qui flottent sur le web et du flair de notre collègue Karine, nous n’aurions pas su que les mutants étaient dans la région. Et c’est triste!
Mais pour le plateau de tournage, je trouve déplorable que la stratégie de la compagnie 20th Century Fox soit le silence total. J’imagine qu’on voulait éviter la présence du public sur le site de la CIL. Je comprends. C’était pourtant inévitable que nous allions finir par le savoir, si ce n’est que par le nombre impressionant d’intervenants impliqués. Lors des deux dernières visites des mutants à Sorel-Tracy et à Saint-Ours, le journal régional avait aussi fini par le savoir.
Même chose cette fois. Juste nous permettre d’envoyer un photographe prendre quelques clichés aurait permis à la population de McMasterville de s’identifier un peu au projet. Au lieu de ça, nous devons nous contenter de la vue d’un pavillon blanc en plein milieu d’un champ lorsqu’on roule sur la rue Richelieu. La magie du cinéma n’opère pas vraiment. Plutôt des fantômes que des mutants…