Le maire de McMasterville précise en entrevue que sa décision n’a rien à voir avec la débâcle de Northvolt; même chose d’ailleurs pour M. Lessard. Pour Martin Dulac, ce sont la famille et une opportunité professionnelle qui motivent son départ; pour M. Lessard, c’est la retraite.
On ne peut tout de même pas s’empêcher de se demander si l’usine de batteries et tout le dossier qui a suivi n’ont pas eu un mince impact dans leur processus de décision. C’était beaucoup de travail, de rencontres, d’entrevues dans les médias nationaux. Oui, ça peut être stressant de s’asseoir pour discuter avec un journaliste, même un journaliste régional. Mais ce n’est pas la même chose que de répondre aux questions de Paul Arcand ou de Patrick Masbourian en pleine heure de grande écoute, en direct. Les maires d’une municipalité comme Saint-Basile ou McMasterville n’ont pas souvent à affronter ce genre de « hot seat ».
Je suis quand même porté à croire que Northvolt n’a peut-être pas eu tant de poids que ça.
Ceci dit, je ne voulais pas en faire le cœur de cette chronique, car ce n’est pas si important au fond. Je voulais surtout rappeler qu’au-delà de Northvolt, les deux hommes ont donné beaucoup plus à leur ville.
Je le précise, car en science politique, j’ai retenu que l’on garde en mémoire non pas les politiciens qui étaient de bons gestionnaires, mais ceux qui incarnaient un moment de rupture ou un changement important : une annonce, une réforme, etc. Comme me le rappelle un ami fonctionnaire, on se souvient de celui qui annonce une nouvelle autoroute, pas de celui qui l’entretient avec compétence. On aime ça couper des rubans!
Martin Dulac et Yves Lessard ont occupé le siège de la mairie pendant huit ans; la saga Northvolt n’aura marqué que la fin de leur mandat respectif. En entrevue, les deux hommes parlent non pas tant de l’entreprise suédoise, mais plutôt de ce qu’ils estiment avoir apporté de bien à leurs citoyens.
Martin Dulac souligne que son mandat a été marqué par des investissements majeurs dans les parcs et les infrastructures municipales, qu’il a mis l’accent sur la sécurité des déplacements actifs et sur des aménagements accessibles aux familles et aux jeunes. On lui doit aussi la réfection de la Promenade des Porteurs-d’Espoir et la mise en valeur du parc du Ruisseau-Bernard. M. Lessard, pour sa part, met de l’avant la modernisation de l’administration municipale et le rattrapage du retard en matière d’entretien des infrastructures, des parcs et des bâtiments, même si cela a nécessité une hausse de taxes difficile pour les citoyens.
Sans proposer une analyse en profondeur de leur travail, je pense que les deux hommes peuvent quitter leur siège la tête haute, avec le sentiment du devoir accompli, sachant que leur successeur pourra reprendre les rênes d’une ville qui roule plutôt bien.
Bon, les taxes de bienvenue de la vente du terrain pour l’usine n’ont pas nui pour équilibrer le budget…
Bonne retraite, messieurs.
