Les quatre élus ont été agacés dès la première phrase de l’article, alors que la longévité de l’ancienne directrice générale Martine Vallières, en poste pendant 18 ans, a été qualifiée d’« anomalie » par Mme Viau. « Il est facile, a posteriori, de qualifier d’“anomalie” une stabilité exceptionnelle de 18 ans à la direction générale. Pourtant, il serait plus juste d’y voir le reflet d’un leadership compétent, respecté et résilient, qui a permis à Belœil de traverser de nombreuses périodes de transformation avec rigueur et efficacité », expriment notamment les conseillers à travers une lettre transmise à L’ŒIL. Au contraire, Renée Trudel ironise qu’il est beaucoup plus anormal d’avoir vu passer cinq directeurs généraux en moins d’un an.
Les deux doyennes du conseil municipal, Renée Trudel et Louise Allie, ont aussi souhaité réagir au commentaire de Nadine Viau dans l’article « Belœil a sorti le chéquier pour se départir de son ancienne DG » laissant entendre que Martine Vallières était plus proche des anciens élus que des nouveaux. Elles assurent que jamais l’ancienne DG n’a fait preuve de favoritisme à leur égard, une interprétation partagée par Martin Robert et Vincent Chabot. « Elle a toujours été équitable avec tout le monde et nous a toujours donné l’heure juste », soutient M. Robert. Les quatre élus saluent au passage le dévouement de Mme Vallières et son intégrité, qui ont fait le succès de Belœil pendant si longtemps, et reconnaissent avoir eu un pincement au cœur de la voir partir en milieu de mandat, bien qu’ils disent comprendre les raisons qui l’ont poussée à la retraite.
Sonnette d’alarme
S’ils confirment avoir tous été en accord avec le choix de Michaël Tremblay comme successeur à Martine Vallières à la direction générale, les élus remettent en question les « quatre mois de bonheur » que la mairesse affirme avoir eus avec lui.
« Comment peut-on affirmer avoir vécu “quatre mois de bonheur” avec un employé, alors que ce dernier est tombé en arrêt de travail peu après et que l’ancienne directrice générale, Martine Vallières – qui a tenu ce poste pendant 18 ans –, affirme clairement que les conditions de travail ont eu un impact sur sa propre santé? Mme Vallières ne parle pas à la légère : elle connaît intimement les rouages de l’administration municipale et le climat dans lequel évoluent les hauts dirigeants », martèle la lettre.
Les quatre élus accordent beaucoup plus de crédibilité à la version de l’ancienne directrice générale qu’à celle de la mairesse Viau, qui, selon eux, minimise la situation à la Ville.
« Loin de se déresponsabiliser, Mme Vallières a démontré, une fois de plus, son sens du devoir en tirant la sonnette d’alarme sur un climat organisationnel préoccupant. Ignorer ce signal ou tenter de le minimiser ne rend service à personne – ni aux citoyens, ni aux employés municipaux, ni à ceux et celles qui aspirent à un poste de direction au sein de notre organisation », poursuit la lettre.
Les conseillers de l’opposition sont persuadés que c’est bel et bien le climat à la Ville qui est la cause de l’arrêt de travail du DG titulaire depuis maintenant 14 mois, à peine 4 mois après son entrée en poste, mais espèrent toujours qu’il fasse un jour son retour, lui qui avait selon eux un plan très précis en tête à son entrée en fonction, qu’il n’a malheureusement jamais eu l’occasion de mettre en place. Ils espèrent aussi avoir l’heure juste sur les raisons ayant mené à l’arrêt de travail de M. Tremblay.
La sortie des conseillers se conclut sur une pointe d’optimisme pour l’avenir. « Aujourd’hui, nous devons nous rappeler que les rouages d’une Ville reposent sur des personnes – compétentes, humaines et dévouées – qui méritent un environnement stable, sain et respectueux. C’est dans cet esprit que nous souhaitons, comme Mme Vallières, que Belœil retrouve la stabilité et la confiance nécessaires pour aller de l’avant. »