Ce quatrième recueil de poésie (il a aussi fait paraître un recueil de nouvelles en 2022) a été publié à la maison d’édition L’Harmattan, basée à Paris. Louis Dumont est d’ailleurs le premier Québécois à y être publié, un grand honneur pour ce passionné d’écriture en général et de poésie en particulier. « J’ai toujours adoré écrire, mais pendant ma carrière, je n’avais pas le temps. Puis, à ma retraite, je me suis mis à écrire des chroniques hebdomadaires que j’envoyais à des lecteurs qui me suivaient et je laissais sortir ce qui voulait sortir. » Après avoir accumulé assez de matériel, il a ainsi pu publier plusieurs recueils, aux textes regroupés par thèmes. Dans son dernier livre, il aborde cinq grands thèmes : l’amour, la nature, le « ailleurs », le temps et la dérive. Quant au titre du livre, il peut avoir plusieurs sens, comme faire référence au voyage ou à la route de la vie. À travers son titre, il propose aussi aux utilisateurs des transports en commun de lire quelques-uns de ses poèmes pendant leurs déplacements. « Ce n’est pas nécessairement naturel de lire de la poésie, ça prend un certain mood, mais ma poésie n’est pas hermétique : ce sont des images que presque tout le monde pourra comprendre. Et l’important, ce n’est pas ce que j’ai voulu dire, mais bien ce que les lecteurs vont en retenir. »
Pour lui, l’écriture est un peu un « travail d’orfèvre » où il joue avec le sens de certains mots pour évoquer des images et des souvenirs. D’ailleurs, ses propres souvenirs, dont certains remontant à sa petite enfance, sont des sources intarissables de sujets sur lesquels il aime écrire.
Avec sa passion à contre-courant de son ancienne carrière de scientifique, l’auteur se plaît à se comparer à Dr Jekyll et M. Hyde, illustrant ses deux personnalités très différentes, mais il ne regrette aucunement de consacrer son temps à l’écriture ces dernières années, même si la poésie demeure un médium plus niché. « Ça demande beaucoup de travail pour structurer le texte, mais j’aime ce véhicule, qui permet d’aller dans l’émotion et de sortir du quotidien », soutient-il. Son plaisir est aussi de « déconstruire les mots » et associer des mots qui n’iraient de prime abord pas ensemble pour leur donner un tout autre sens.
Inspiration locale
Avant de s’installer à Mont-Saint-Hilaire, Louis Dumont a longtemps vécu à Montréal, notamment au pied du mont Royal, puis à L’Île-des-Sœurs, tout près du fleuve Saint-Laurent. « Nous aimions moins vivre là et on a cherché quelque chose dans la région ici. On a eu un coup de foudre pour la maison et on a gagné en espace et en qualité de vie. Et les gens sont complètement différents de ceux à Montréal : ils sont plus prêts à aider », souligne-t-il. Boréal : Poèmes pour la route a été fini d’écrire alors qu’il aménageait dans la région, donc ses inspirations sont principalement le fleuve, mais le poète admet que sa vue sur la montagne laisse déjà des traces sur sa façon d’écrire depuis un peu plus d’un an, ce qui devrait se sentir dans son prochain livre. « La montagne n’est jamais pareille d’une journée à l’autre, c’est tout simplement fantastique à regarder. »
« La matière est déjà à peu près acquise pour mon prochain livre, ce sera des textes que j’ai écrits depuis mon année ici. Il y aura peut-être encore quelques retouches dans mes textes, mais le tout n’est pas encore organisé », note Louis Dumont qui se garde toutefois de déjà annoncer la date de sortie de son prochain recueil.