La construction de la première phase de l’usine devrait commencer d’ici la fin de l’année et les premières batteries devraient être livrées en 2026. Cette première phase de fabrication de cathodes, de cellules et de recyclage nécessitera un investissement total de 7 milliards en dollars canadiens et emploiera jusqu’à 3000 personnes. Le projet est développé avec le soutien financier des gouvernements du Canada et du Québec et représente le plus important investissement privé de l’histoire du Québec.

Ottawa s’engage à investir jusqu’à 4,4 milliards tandis que Québec prévoit une enveloppe allant jusqu’à 2,9 milliards. Cependant, l’apport réel en subventions de la part de Québec est de 2 milliards, puisque les 900 millions restants sont constitués d’un prêt remboursable et d’une prise de participation dans Northvolt.

Après sa mise en œuvre complète, le projet devrait générer des retombées économiques égales à la valeur des incitatifs à la production, et ce, dans un délai de cinq à neuf ans, a affirmé le ministre Pierre Fitzgibbon. Cette usine permettra aussi de soutenir des dizaines de milliers d’emplois à l’échelle du pays et d’injecter jusqu’à 1,6 milliard de dollars dans le PIB annuellement lorsqu’elle aura atteint son plein potentiel.

Selon le premier ministre François Legault, cette annonce permet de débloquer toute la filière batterie. « On a déjà annoncé pour 15 milliards d’investissement; on va annoncer au total pour 30 milliards. C’est au minimum 16 000 emplois directs ou indirects. »

Les maires se veulent rassurants
En marge de l’annonce, les maires de McMasterville et de Saint-Basile-le-Grand, Martin Dulac et Yves Lessard, ont rencontré L’Œil Régional dans le but de rassurer la population de la région concernant certaines inquiétudes manifestées depuis que les rumeurs de la venue d’une usine ont fuité dans les médias. Les maires sont confiants qu’une fois les faits clarifiés, la majorité des résidents soutiendront le projet. Le début de production est prévu pour 2026 et évoluera graduellement. Le maire Lessard a mis en avant les bénéfices économiques de ce projet. En plus de créer entre 2000 et 4000 emplois à terme, l’usine de Northvolt devrait également contribuer à l’expertise locale, stimulant ainsi les commandes pour les entreprises régionales.

Les maires estiment que cet afflux financier sera bénéfique pour le développement de nombreux projets municipaux. Les maires, qui ont visité une usine de la compagnie à Skellefteå, en Suède, ont été impressionnés par le respect de l’environnement sur le site. Les deux hommes n’avaient que de bons mots concernant les installations. « Dans la ville, et même sur le site, il n’y a pas de nuisances en lien avec les opérations. On n’a rien constaté de nuisible. Pas de bruit, pas d’odeur », a fait savoir M. Dulac. En réponse aux opposants qui craignent une pollution de la rivière Richelieu, les deux élus ont rappelé que le site se servira de l’eau uniquement pour le refroidissement et sa capacité d’absorption thermique et qu’elle n’entrera pas en contact avec des substances chimiques. De plus, une zone tampon de 350 mètres avec les habitations sera respectée pour éviter d’indisposer la population

Le projet devrait se situer à 82 % sur des terrains situés à Saint-Basile-le-Grand, dont le zonage permet le développement industriel. Les 18 % de terrains supplémentaires se trouvent à McMasterville, et ces terrains sont zonés résidentiels depuis 2016 en prévision de la venue d’un développement résidentiel qui n’a jamais vu le jour. M. Dulac a rappelé que le terrain a été zoné industriel pendant plus de 121 ans et qu’une demande de modification du zonage sera déposée prochainement pour le remettre dans son état initial. Si une opposition venait à empêcher la modification de zonage, le projet pourrait quand même aller de l’avant dans une première phase, a confirmé le ministre Fitzgibbon. Toutefois, le maire Dulac a souligné que le refus de la population d’accepter la modification de zonage pourrait influencer « l’ampleur » du projet.

Les deux maires et l’entreprise ont confirmé que des séances publiques auront lieu les 4, 5 et 14 octobre, dans les deux municipalités respectives, afin d’informer les résidents. Paolo Cerruti, cofondateur de Northvolt et chef de la direction de Northvolt en Amérique du Nord, a promis qu’il irait à la rencontre du public pour répondre à tous les questionnements entourant l’usine.

Le député de Belœil–Chambly, Yves-François Blanchet, a aussi souligné que des citoyens de McMasterville ont exprimé des inquiétudes en regard de possibles enjeux environnementaux liés à cet immense projet industriel. « Des enjeux ont été soulevés relativement aux émissions dans l’air, au bruit, à la contamination du site ou à la proximité du Richelieu. Le maire de McMasterville a offert de pertinentes réponses, mais davantage de détails devront être fournis par l’entreprise, de même que sur la mitigation des effets du projet sur la circulation et la compétition avec les entreprises déjà en opération en termes de main-d’œuvre. »

Le ministre Pierre Fitzgibbon a reconnu que de grands défis attendent ces deux villes, mais il a souligné que le gouvernement serait là pour épauler les deux maires. Selon lui, l’entreprise sera à la hauteur des attentes. « J’ai rarement, sinon jamais rencontré une entreprise aussi responsable, aussi inspirante, aussi motivée par le désir de faire les bonnes choses. Mon déplacement en Suède a confirmé la justesse de notre choix. »

Foire d’information:
Les citoyens de la région sont conviés à trois rencontres sous la forme de foires avec kiosques d’information organisées par l’entreprise à compter de cette semaine.
Mercredi 4 octobre, de 17 h à 20 h : À l’École d’éducation internationale de McMasterville (720, rue Morin)
Jeudi 5 octobre, de 17 h à 20 h : Au Centre civique Bernard-Gagnon de Saint-Basile le-Grand (6, rue Bella-Vista)
Samedi 14 octobre, de 9 h à 13 h : À l’École d’éducation internationale de McMasterville (720, rue Morin)