15 novembre 2023 - 07:00
Northvolt
L’usine de recyclage de batteries soumise à un BAPE
Par: L'Oeil Régional

Une partie du projet de la méga-usine de Northvolt sera soumise à un examen du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), a confirmé le ministre de l’environnement Benoit Charette à Radio-Canada, vendredi dernier. Toutefois, seule la phase de recyclage des matériaux de batteries est visée par cette évaluation.

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La majorité de l’usine, dédiée à la fabrication de cellules de batteries pour véhicules électriques, évitera le BAPE. Rappelons que le gouvernement Legault avait modifié en février dernier le seuil pour déclencher un examen du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement pour la fabrication de cathodes, qui est passée de 50 000 à 60 000 tonnes. La future usine en produira 56 000.

L’usine de recyclage des batteries nommée Revolt, qui prévoit la récupération de matières telles que le lithium, le cobalt, le nickel et le manganèse, dépassera le seuil de production de produits chimiques fixé par Québec, générant potentiellement plus de 50 000 tonnes de produits chimiques par an. Le ministre de l’Environnement a donc précisé que cette étape du projet dépasserait le seuil déclencheur d’une évaluation par le BAPE. Ainsi, l’organisme gouvernemental indépendant pourra examiner les impacts environnementaux de cette phase spécifique du projet, avec la possibilité de tenir des consultations publiques et de produire un rapport.

Cette évaluation environnementale ne sera réalisée qu’une fois l’usine construite et en activité.

Northvolt prend acte

Dans un communiqué, l’entreprise Northvolt a fait savoir qu’elle « accueille favorablement la tenue d’un BAPE ». L’entreprise promet aussi de rendre publique une étude d’impact détaillée, comme le prévoit le processus.

Intégrée à ses opérations de fabrication de batteries, Revolt est l’usine de recyclage de Northvolt visée par le BAPE. En récupérant les batteries usagées et les rejets de production, Revolt doit réduire la demande en matières premières extraites du sol et doit permettre à Northvolt de concevoir des batteries fabriquées à 50 % de matériaux recyclés en 2030, souligne l’entreprise.

« En arrivant au Québec, nous nous sommes engagés à respecter toutes les lois environnementales et à suivre les processus prévus dans la réglementation, a souligné Paolo Cerruti, cofondateur de Northvolt et PDG de Northvolt Amérique du Nord. La démarche du BAPE permettra aux citoyens d’obtenir toutes les informations nécessaires pour bien comprendre nos procédés de recyclage de batteries. »

L’objectif de Revolt est de bâtir un modèle durable de recyclage des batteries à grande échelle, sans coût environnemental significatif – par exemple en termes d’émissions ou de rejets chimiques.

Le député veut rencontrer les dirigeants

En réponse à cette annonce, le député de Belœil–Chambly et chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a indiqué qu’il souhaitait rencontrer la direction de Northvolt, préférablement en compagnie du maire de McMasterville, Martin Dulac, afin de discuter de l’opportunité d’assujettir le projet industriel majeur à une consultation du Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE).

« J’appuie le projet depuis son annonce, déclare sans ambages Yves-François Blanchet. Il peut être un formidable moteur de développement économique et écologique pour la Vallée-du-Richelieu et le Québec et assurer notre statut de meneur en électrification des transports et dans la filière batterie. Toutefois, cette installation changera de façon importante le tissu socioéconomique du secteur et pose des enjeux en termes d’environnement, de transport et de main-d’œuvre. Je veux croire que l’entreprise a de bonnes réponses à toutes les questions, mais je sollicite la certitude que le gouvernement et Northvolt vont s’assurer qu’une perspective indépendante soit fournie aux citoyens. C’est le travail du BAPE. »

Par voie de communiqué, le député de Belœil–Chambly dit avoir « entendu plusieurs réserves et questions : craintes d’émissions polluantes, bruit, ruissellement, sécurité des installations, accès au site et congestion causée par les automobiles et camions, pression sur la main-d’œuvre des autres employeurs ».

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