La Ville d’Otterburn Park poursuivait la propriétaire du 598, rue Connaught pour des problèmes d’insalubrité majeurs qui rendaient non seulement la maison invivable, mais pourrissaient aussi la vie du voisinage qui se plaignait d’importantes odeurs nauséabondes.
« Nous sommes tellement contents, on dirait que ça ne se peut pas », s’est exclamée Louise Denoncourt, voisine de la maison, au téléphone avec le journaliste. « Ça fait des années qu’on se bat, qu’on se bat et qu’on se bat. C’est incroyable que ça se réalise enfin. Quand j’ai su jeudi [le 11 juillet] que ça allait se faire, j’ai envoyé l’info à toutes mes voisines. »
L’excavatrice est arrivée le vendredi et l’entreprise a commencé son travail de démolition le lundi sous le regard du voisinage qui ne pouvait s’empêcher de filmer la scène et de la propriétaire de la maison qui est restée un certain temps avant de quitter les lieux.
« Ça puait tellement, les débris, que nous avons dû fermer nos climatiseurs, a spécifié Mme Denoncourt. Mais ce n’est pas grave, on le savait que ça allait puer. Mais ça fait des années que ça sent mauvais. Tout le monde est heureux. »
Selon différents rapports déposés en cour, l’insalubrité était si incrustée dans les murs de la maison construite en 1974 que la démolition était la seule option. On rapportait sur le terrain des déchets à l’abandon, la présence de nombreux chats (jusqu’à 18) et d’odeurs très fortes. Dans le dossier de cour que le journaliste a consulté, on constate aussi que l’insalubrité était aussi pire à l’intérieur, avec des pièces invivables remplies de détritus et de déchets et la présence « de fortes odeurs d’urine de chat, de litière, d’excréments d’animaux et d’ordures ».
Même détruite, la maison était toujours à vendre pour un montant de 424 900 $ au moment d’écrire ces lignes. Le courtier immobilier Marco Bergeron, de l’agence immobilière Exp, avait confirmé à l’ŒIL que la démolition de la maison était prise en compte dans le prix de vente affiché. M. Bergeron avait souligné que le terrain possédait une bonne valeur marchande, notamment avec l’arrivée de Northvolt.
La Ville a donné le contrat de démolition à Générasol au montant de 20 000 $, qui doit être remboursé par la propriétaire. La propriétaire doit aussi rembourser plus de 36 500 $ à la Ville pour divers montants avancés dans le dossier, notamment des frais d’expertise et juridiques.
En 2023 seulement, la Ville a versé 74 213,90 $ en frais d’avocat à la firme Dufresne Hébert Comeau pour ce dossier.