« Ça m’a permis de connaître l’envers de la médaille. Avant de devenir conseiller, il y a certaines choses que je me disais qui auraient pu être faites différemment. Après avoir été de l’autre bord, on comprend mieux pourquoi telle chose ne pouvait pas se faire ainsi », affirme M. Leboeuf en entrevue.
Demeurant à Mont-Saint-Hilaire depuis 2005, il s’est mis à s’intéresser plus activement à la politique locale vers 2012. Au fil des années, on l’a vu à diverses séances publiques et a même occupé un siège sur un comité. Ses présences ont été plus fréquentes et marquées lorsque le dossier de la zone A-16 est devenu plus chaud. Il s’était même déplacé à l’Assemblée nationale à l’automne 2017 avec d’autres citoyens pour le dépôt d’une pétition pour la protection du mont Saint-Hilaire initiée par le comité informel de la zone A-16.
Toujours en 2017, Marcel Leboeuf avait indiqué publiquement qu’il songeait à se présenter en politique. Il a finalement renoncé à se lancer dans cette aventure. « Je travaillais énormément, je jouais au théâtre mur à mur. Ce n’était pas le bon moment d’y aller. »
La pandémie de la COVID-19 est venue toutefois changer la donne. « À l’été 2020, il ne se passait rien au niveau théâtre. C’était la même chose l’été suivant, donc je me suis dit : j’y vais. »
M. Leboeuf a présenté sa candidature pour son district sous la bannière d’un nouveau parti, Mouvement citoyen, dirigé par Carole Blouin. Les espoirs étaient grands à l’époque. Le comédien a reçu une douche froide le soir du scrutin du 7 novembre 2021. Il a été le seul membre de sa formation à être élu. Tous les autres sièges avaient été remportés par le parti Transition MSH de l’actuel maire Marc-André Guertin.
« Je ne pensais pas être le seul élu. Je croyais bien que nous aurions fait élire plus de gens que ça. Nous étions tellement concentrés à déloger le parti d’Yves Corriveau (au pouvoir depuis 2013) que nous n’avions pas vu venir Marc-André Guertin et son équipe. Ils étaient bien préparés. »
Les mauvaises nouvelles ne viennent jamais seules. Quelques jours plus tard, soit le jour de son assermentation officielle, l’élu était informé d’un jugement de la Cour d’appel ordonnant à la Municipalité d’adopter un règlement pour le développement de la zone A-16 dans un délai serré. « Nous avions de grandes intentions concernant ce dossier. Mais là nous avons été menottés dès le départ. »
Le parti Mouvement citoyen s’est éventuellement dissous et Marcel Leboeuf est devenu candidat indépendant en avril 2024. Il avait alors assuré à tout le monde qu’il complétera son mandat. « Les choses ont repris sur le plan professionnel pour moi en 2023, mais j’ai décidé de continuer. J’ai été bien reçu et traité par l’équipe du maire, mais j’ai préféré rester indépendant. Ça aurait fait bizarre de les joindre. »
M. Leboeuf s’est vite rendu compte que son pouvoir d’intervention était limité en tant que conseiller. « Il y a plusieurs règles à respecter. On peut faire des suggestions, mais quand tu es tout seul de ta gang, ce n’est pas évident. Si un jour, un de mes amis comédiens me demande conseil pour faire le saut en politique, je lui demanderais c’est quoi sa raison. C’est beau vouloir se lancer pour un dossier, mais en politique municipale, t’a plusieurs dossiers à t’occuper. »
Le comédien de carrière a toutefois bien aimé le contact avec les citoyens. « Oui, je recevais beaucoup d’appels, mais j’adorais cette proximité avec les gens. »
Marcel Leboeuf continuera à suivre l’actualité locale de sa municipalité. À plus court terme, il sera prêt à aider Louis Toner, le candidat de Marc-André Guertin dans son district aux prochaines élections, pour sa campagne s’il lui demande. « Je suis prêt à retourner l’ascenseur, car il m’a aidé en 2021. »