Pour créer cette publication, elle a rouvert ses carnets de famille afin de choisir les recettes avec soin. « Le but, c’est de conserver celles que j’ai pour qu’elles passent de génération en génération. Elles ont fait leurs preuves. […] L’objectif du livre n’est pas tant d’apprendre, mais de laisser un héritage familial de la gastronomie de chez nous pour mes enfants et mes petit-enfants, mais aussi pour toutes les personnes qui passent ici », mentionne-t-elle.
La cuisinière a appris à cuisiner auprès de sa grand-mère dans la région des Abruzzes en Italie. Elle se montre particulièrement généreuse dans son livre en partageant des éléments de son enfance, ainsi que quelques anecdotes personnelles.
« Des fois, mon mari me dit que je le suis un peu trop. C’est l’ADN de notre famille. Le partage, aider les autres, aimer son prochain comme soi-même, c’est vraiment l’enseignement de nos parents et de grands-parents. Je parle beaucoup de ma grand-mère. C’est elle qui m’a enseigné beaucoup de choses. Je n’ai pas fait l’ITHQ [Institut du tourisme et de l’hôtellerie du Québec], mais j’avais une professeure à la maison qui était passionnée, qui était patiente. Comme je le dis souvent, elle savait faire beaucoup avec peu », s’exclame la Belœilloise d’adoption.
Durant son enfance, elle cuisinait sans four ni congélateur, ce qui l’a incitée à utiliser des produits frais de la région. Ses recettes ne font pas référence à des ingrédients transformés. « J’essaie un peu de suivre la même voie. J’ai mon potager. Je fais mes conserves. Je fais de la charcuterie. Je fais du fromage et mon pain. […] La cuisine italienne, c’est de toujours rechercher le meilleur produit. »
Elle constate que les gens s’identifient de plus en plus à ce mode de vie en voulant transformer eux-mêmes leurs produits. Ses cours de charcuterie sont en demande grandissante. C’est notamment l’une des raisons qui l’a incitée à inclure des recettes de charcuterie, de fromage et de conserve dans son ouvrage.
Pour produire cet ouvrage, elle a aussi fait appel à Jean Daoust pour l’infographie et les photographies. Grâce à cette collaboration, elle a aussi pu filmer quelques techniques afin de compléter les recettes plus élaborées, ajoute-t-elle. On retrouve une quinzaine de vidéos sur son site Internet www.aladidomenico.ca.
« C’est l’avantage d’avoir travaillé avec un Québécois. Il me disait que les gens auraient des difficultés avec des recettes parce que les techniques sont un peu différentes. Pour moi, c’était des recettes simplistes », poursuit-elle.
Un tour de carrière
Le lancement de Ancora! s’est déroulé le 25 mai chez elle où elle donne ses cours de cuisine depuis 14 ans. Ce deuxième ouvrage vient compléter le premier, lancé en 2016, Maria Di Domenico : Fine cuisine italienne des Abruzzes, qui lui avait permis de récolter la Médaille d’argent décernée par Les Saveurs du Canada dans la catégorie Livre de cuisine régionale.
« C’est une belle reconnaissance. Les gens aiment la cuisine italienne. Les gens qui viennent ici capotent sur l’Italie. Selon eux, c’est la meilleure cuisine au monde. Quand j’étais jeune, je pensais que tout le monde mangeait comme nous. Quand j’ai été dans un restaurant à Montréal, j’ai vu que ce n’était pas le cas. On a une cuisine simple, avec de bons produits. […] Il n’y a pas de flafla dans la cuisine italienne », affirme l’auteure.